Jean-François Lisée soutient que la police a déjà avisé les officiers du Parti québécois lorsqu’un député faisait l’objet d’une enquête.

Une affirmation que démentent la Sûreté du Québec et les corps policiers provinciaux.

Le nouveau chef péquiste a remis en question, cette fin de semaine, la version du premier ministre Philippe Couillard, qui affirme n’avoir jamais été mis au courant de la plainte d’agression sexuelle dont fait l’objet Gerry Sklavounos.

Plus encore, Jean-François Lisée a affirmé que c’était la «pratique habituelle» que les corps policiers informent les partis du comportement inapproprié d’un élu.

«L’expérience démontre que le bureau du whip est avisé lorsqu’un élu est mis en cause, précise la porte-parole du chef péquiste. Oui, des cas sont survenus de notre côté, qui nous démontrent qu’il y a un processus informel entre le cabinet du whip et la SQ.»

Impossible toutefois d’avoir des noms et des dates. «Ces cas sont réglés, ils ne sont plus au PQ», insiste-t-elle.

Aucun accord

Au quartier général de la rue Parthenais, on soutient qu’il n’existe aucune entente tacite de ce genre.

«La SQ n’informe pas les partis politiques qu’un de leurs membres fait l’objet d’une enquête», dit le sergent Daniel Thibodeau.

Il ajoute que le ministre de la Sécurité publique est avisé si un élu est arrêté pour une infraction criminelle ou lors du dépôt d’accusations.

Au Service de police de Québec, qui a accueilli la plainte d’Alice Paquet, on dément l’existence d’une procédure spéciale pour les politiciens.

L’actuel ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, juge les propos de Jean-François Lisée très inquiétants.

«Il n’existe pas de protocole, de directive, de procédure par lesquels les services de police vont dire sur qui et sur quoi ils travaillent. C’est un principe fondamental de séparation des pouvoirs», a-t-il réagi hier.

— Avec la collaboration de Charles Leca­valier