Ces candidats qui magasinent leur affiliation politique comme on se cherche une paire d’espadrilles...
Chaque parti à l’Assemblée nationale est à la chasse aux candidats. L’élection s’en vient et c’est le jeu de celui qui trouve le nom le plus connu, la personne la plus à même de faire bouger l’aiguille des sondages; ce nouveau marqueur le plus important de notre vie démocratique.
Il y aussi des aspirants candidats qui se magasinent une enseigne, un siège confortable au Salon bleu. Pour certains, l’offre doit contenir l’assurance d’une limousine à la clé, c’est bien le minimum. Et pour y arriver, qu’importe de piétiner ses convictions!
De toute façon, les convictions «kossa donne»!
Tous se sont bien moqués du parcours cynique de Vincent Marissal, aspirant député Qsiste, dont le premier choix, par trois fois, aurait été de joindre plutôt la Chambre des communes, à Ottawa, chez le parti qui lutte le plus férocement contre les convictions indépendantistes (!) de la formation pour laquelle il se présente aujourd’hui.
Eh bin il peut aller se rhabiller l’ancien chroniqueur de La Presse pré-OBNL!
Côté cynisme, il vient d’être déclassé par une autre ancienne du monde des médias, l’ex-ministre libérale Marguerite Blais. Faut le faire, il y a un mois Mme Blais posait devant les kodaks avec ses collègues libéraux dans le cadre de l’investiture libérale d’une jeune candidate qu’elle devra maintenant affronter!
L’effrontée!
Bernard Drainville@drainvillepm
MALAISE
Ça se passait le 8 avril dernier, lors de l'investiture de la candidate libérale, @NGoyettePLQ, dans le comté de PRÉVOST!!!!
Le moins qu’on puisse dire c’est que @Marguerite_SHSA avait l’air heureuse d’être libérale...Vous trouvez pas? #PolQc
Sentant l’appel de la limousine conditionnelle aux sondages, il n’en fallut pas plus pour que Marguerite Blais joigne les rangs du PLQ-B (aussi nommé CAQ pour fin de distinction terminologique seulement). Laissant pantoite son ancienne troupe, gros Jean comme devant.
Le chef du PLQ-B est fort aise d’accueillir les opportunistes de l’équipe A. Retour du balancier, lui dont tant d’équipiers ont traversé les portes battantes qui délimitent très sommairement le passage entre les deux formations issues de la même famille.
Ça ne vaut même pas la peine de parler de « convictions ». Disons plutôt que l’on choisit, ici, en fonction des meilleurs « intérêts ». Les siens d’abord. On verra pour le reste ensuite.
Le fragile succès du PLQ-B tient justement au fait qu’il ne changera rien. Ou si peu.
Le PLQ-A n’a pas dit son dernier mot! On apprend aujourd’hui que sa pépinière de cynisme n’est pas à sec! Un autre patron de presse qui se lance dans le bain politique! À titre de président de la campagne libérale, rien de moins! Alexandre Taillefer branle dans le manche depuis tellement longtemps que personne ne sera surpris.
Pas plus que cela ne sonnera personne qu’il choisisse le Grand club libéral. Là où il pousse le bouchon un peu loin, c’est quand il affirme le faire au nom d’un pseudo-progressisme bien enrobé de lieux communs.
Alexandre Taillefer@ataillefer
Je confirme que je serai le président de la campagne électorale pour le Parti Libéral du Québec. Pas une décision facile mais elle s'impose par l'importance des enjeux. Les positions progressistes de Monsieur Couillard me rejoignent. Merci de commenter respectueusement.
«Boulechitte» comme écrivait l’autre. À moins que Taillefer ne promette de réformer complètement ce parti et de décloisonner complètement tout ce qui, en justice surtout, empêche que le grand ménage n’y soit fait. À moins que Taillefer explique comment il réussira à réparer les affres des politiques d’austérité de ce parti qui font encore si mal aujourd’hui; en santé, en éducation...
Le PLQ est aussi progressiste que Vincent Marissal est indépendantiste.
Pour ne pas être en reste, et montrer qu’il est aussi dans la course, le chef du Parti québécois bombait le torse hier. Fier de sa prise de la journée, Michelle Blanc, une candidate de choix.
Parlant de «convictions», on s’étonnera que la principale intéressée admette avoir «magasiner» tant du côté de la CAQ que du PQ. Un parti fédéraliste de droite qui prône moins d’État ou un parti indépendantiste plus à gauche qui propose un État renforci?
Hmmmm?
Bien sûr, la candidate Blanc explique sa posture en admettant que la majorité des Québécois cherchent une solution de remplacement au Parti libéral. C’est de bonne guerre.
Toutefois, si la seule considération de notre prochain choix démocratique se résume à «tout sauf le PLQ-A», il se pourrait bien qu’on se retrouve avec le PLQ-B. Comme au fédéral. Justin Trudeau qui gouverne texto comme Stepen Harper, sunny ways en prime. Bilan : encore pire qu’avant, fiasco Roxham en plus.
Mais tout devient possible quand le Parti québécois range sur la glace son article 1 le temps d’un mandat...
Les «convictions»... kossa donne!