Prenons le temps d’écouter les directions des établissements scolaires et les enseignants, là où la grève dure depuis deux mois et plus : il en est peu, malheureusement qui croient encore à une “sortie de crise” ! L’heure est aux hypothèses de gestion de la catastrophe : tension et détresse psychologique inédites, annulation de la session, double cohorte, crise de locaux, horaires “atypiques”, levée en masse de suppléants, etc… !
Chacun aura bien compris qu’il n’y a pas eu autre chose de la part du gouvernement, au delà de vaines “discussions”, qu’un double pari, sur l’essouflement et l’agonie du mouvement étudiant, et en même temps sur son écrasement.
Après les événements de Victoriaville, il manquait encore un prétexte au gouvernement pour décréter un “retour à l’ordre” dans le monde scolaire sous forme de loi spéciale, ainsi que la CAQ l’y invite avec de plus en plus d’insistance. C’est le blocage généralisé du métro à Montréal en ce jeudi 10 mai qui lui aura fourni cet “argument”.
Ce qui est étonnant est qu’il est très peu probable que ce soit un de ces groupes “anarchistes” complaisamment désignés à la vindicte populaire par un quotidien bénéficaire d’“informations” du SCRS, qui soit responsable du blocage du métro. Les “anarchistes” organisés sont les premiers étonnés par le surgissement de cette action antisociale. Il faut être bien éloigné de la subjectivité que la crise et l’affrontement avec le pouvoir ont générée chez de très nombreux jeunes, pour ne pas comprendre que ce puissent être des activistes très “ordinaires” … et très amateurs, qui aient commis cet acte des plus catastrophique pour le mouvement étudiant.
Après les matraques de la police, attendons nous à celles de la loi spéciale, aussi illégitime qu’elle puisse être !
Yves Claudé
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