Le 9 mai, la CAQ s’est présentée à l'Assemblée nationale avec une motion demandant «au gouvernement d'assurer à tous les étudiants qui le désirent un retour en classe de façon sécuritaire, le plus rapidement possible». Le paquet, d’apparence inoffensive, mais de réalité explosive, a dû être évacué précipitamment du Salon bleu !
Si l’on apprend aux enfants à ne pas “jouer avec les allumettes”, il faudrait répéter la consigne à Monsieur Legault, qui semble avoir une sérieuse lacune à ce sujet.
En effet, au delà de leur enrobage linguistique, ce sont bien des allumettes que Monsieur Legault manipule, en proposant innocemment une recette “incendiaire” à un gouvernement en déroute, sous prétexte de résoudre une crise qui aurait pu l’être il y a déjà des semaines, sous la forme d’un moratoire sur les droits de scolarité.
C’est un dangereux coup de force que propose le leader autoproclamé de l’Avenir du Québec, qui, après avoir brassé des affaires dans l’alimentation et l’aviation, a pourtant été ministre de l’éducation.
La recette “incendiaire” de Monsieur Legault est celle d’une loi spéciale s’ajoutant à l’imbroglio des injonctions et autres recours en outrage qui se sont déjà répandus “comme une traînée de poudre” dans les écoles, une loi scélérate assortie d’un recours obligé aux forces policières dans un cadre scolaire déjà affecté par l’irruption d’agences de sécurité spécialisées dans la répression des grèves.
Même si l’on préfère le “marchand de bonheur” de la chanson, on peut se demander si l’intention principale de notre marchand d’Avenir, ne serait pas d’inciter le gouvernement à un suicide politique dont il semble s’être prémuni jusqu’à présent en simulant des “discussions” …, ou s’il s’agirait plutôt d’une fatale propension à une imprudence susceptible de faire passer la présente crise étudiante à l’état de catastrophe institutionnelle et humaine ?
Yves Claudé