Les maires du Québec ne se feront pas «dicter leurs décisions budgétaires» par le gouvernement Couillard, a prévenu, vendredi, la présidente de l'Union des municipalités du Québec (UMQ), Suzanne Roy.
La mairesse de Sainte-Julie a servi cette réplique au premier ministre Philippe Couillard et au ministre des Affaires municipales Pierre Moreau, qui ont condamné la veille toute éventuelle hausse de taxes pour compenser les coupes de 300 millions $ imposées au monde municipal en vertu du nouveau pacte fiscal transitoire. M. Couillard a même averti les maires qu'ils auraient des comptes à rendre au gouvernement si jamais ils décidaient de refiler la facture aux contribuables. Quant à M. Moreau, il a affirmé que les municipalités disposaient des surplus suffisants dans leurs coffres - 1,3 milliard $ - pour ne pas alourdir le fardeau fiscal des citoyens.
Or ces surplus sont loin d'être un pactole et représentent moins de 7 pour cent du budget des municipalités, a rétorqué la présidente de l'UMQ, dans un communiqué.
Quoi qu'en pense le gouvernement Couillard, les coupes de 300 millions $ auront un impact majeur et les municipalités feront les choix budgétaires «qu'elles jugent appropriés» pour y faire face, a signifié Mme Roy.
«Ces compressions feront très mal et entraîneront des sacrifices importants pour l'ensemble des municipalités au Québec, qui auront à faire les choix budgétaires qu'elles jugent appropriés à cet égard en fonction de leur taille, de leur situation financière et économique et de leurs réalités régionales, a déclaré Mme Roy. Les élus municipaux n'ont pas à se faire dicter leurs décisions budgétaires et demeurent imputables envers leurs citoyens, pas envers le gouvernement.»
Mme Roy invite le gouvernement à abandonner son discours «infantilisant» et à se rasseoir à la table pour négocier une nouvelle entente fiscale sans coupe additionnelle dès 2016. Elle réclame aussi l'adoption d'une loi sur les gouvernements de proximité, inspirée du Livre blanc municipal de l'UMQ, reconnaissant l'autonomie des municipalités au niveau local.
Dévoilé mercredi, le pacte fiscal transitoire - couvrant l'année 2015 - suscite une vive controverse dans le monde municipal. Accepté par les villes de Québec et de Montréal, il a été dénoncé, entre autres, par les maires de Gatineau, Trois-Rivières, Laval, Longueuil et Saguenay.
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé