Tommy Chouinard (Québec) Si elle salue le retour à la concertation régionale dans l'attribution des places, l'Association des garderies privées du Québec accuse le ministre Tomassi de «passer le rouleau compresseur sur le réseau privé» pour «se donner bonne presse». Photothèque Le Soleil, Steve Deschênes
Le président de l'Association, Sylvain Lévesque, trouve «abusives» et «aberrantes» les nouvelles règles administratives destinées aux garderies privées. En particulier celle demandant à toute garderie de faire de nouvelles demandes de permis et de subventions au Ministère dès que plus de 10% de ses actions changent de main.
«Si le gouvernement veut contrôler les garderies à 100%, qu'il les rachète! Qu'il annonce à la population qu'il n'y en aura plus de développement de garderies, que ce ne sera que des CPE», a-t-il lancé à La Presse. La règle ne devrait s'appliquer selon lui que lorsque 100% des actions sont vendues.
Sylvain Lévesque condamne également la décision de ne pas accorder de nouvelles places subventionnées pendant une période maximale de cinq ans à un service de garde qui commet des infractions liées à la tarification, à l'hygiène ou aux normes de sécurité. «Quelqu'un qui brûle un feu rouge, on ne lui retire pas son permis de conduire pour cinq ans! Ça va s'arrêter où?» a-t-il tonné.
«Diversion»
«Le ministre passe le rouleau compresseur sur notre réseau, alors qu'il n'y a pas si longtemps, il brandissait (en Chambre) un communiqué de presse de notre association. J'ai de la difficulté à comprendre», a-t-il ajouté. Dans ce communiqué, l'association accusait le PQ de faire du «salissage» et du «profilage racial» avec ses allégations de favoritisme. «Il s'est fait accuser de favoritisme et là, il va à l'attaque contre notre réseau pour, dans le fond, se donner bonne presse. Les changements qu'il a annoncés, c'est une tentative de diversion d'un ministre dont le taux de popularité est très bas», a dit M. Lévesque.
Selon lui, les changements dans le processus d'attribution des places, «c'est un aveu qu'il y a eu du favoritisme».
Comme l'AGPQ, l'Association québécoise des centres de la petite enfance approuve le retour à une forme de consultation régionale pour l'attribution des places. «C'est grosso modo ce qu'on avait demandé, c'est-à-dire revenir à l'ancien processus», a affirmé son directeur général, Jean Robitaille. Il déplore toutefois que le moment de l'appel de projets pour les 15 000 nouvelles places à venir n'ait pas été précisé.
L'AQCPE trouve inacceptable que 30% de ces places soient attribuées à des garderies privées, la même proportion qu'en 2008. «Examinons si c'est pertinent de continuer à permettre à des promoteurs qui, parfois, n'ont aucune expérience en service de garde, de se faire accorder des permis et des subventions pour exploiter des entreprises grâce auxquelles ils font des profits faramineux», a affirmé M. Robitaille, dénonçant la «surenchère dans la valeur des permis de garderie».
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