Rappel de Frédéric Lacroix en décembre 2012 :
Depuis 1978, une entente de réciprocité universitaire lie la France et le Québec. Selon les termes de l’entente, les Québécois qui étudient à l’université en France paient les mêmes droits de scolarité que les Français et vice-versa. Si le nombre de Québécois qui vont étudier en France stagne à environ un millier par année depuis longtemps, le nombre de Français qui viennent étudier au Québec est en augmentation constante : depuis 2006, ce nombre a augmenté de 37 % pour atteindre 8798 étudiants à temps plein à l’automne 2010 (derniers chiffres disponibles du MELS). Or, de ce nombre, une bonne proportion choisit d’étudier dans les universités anglaises du Québec, se payant ainsi le rêve américain à un prix défiant toute concurrence. Ainsi, à l’automne 2012, McGill accueillait à elle seule 1161 Français.
Afin de répondre aux termes de l’entente, chacun de ces étudiants est donc subventionné à la hauteur d’une dizaine de milliers de dollars par année par le gouvernement du Québec, ce qui représente la rondelette somme de 20 millions pour les Français étudiant à McGill et Concordia, somme qui augmente d’environ 10 % par année. Il tombe sous le sens que payer pour l’anglicisation de milliers de jeunes Français constitue un détournement majeur de l’esprit de l’accord Québec-France. Surtout à l’heure où le budget de l’État implose et où nos universités doivent se soumettre à d’importantes coupes budgétaires. Il est temps de revoir les termes de l’entente pour corriger ce qui constitue une flagrante aberration. Une telle révision de l’entente nous ferait économiser beaucoup d’argent tout en donnant un petit coup de frein à l’anglicisation de Montréal.
Image d’un blogue vidéo d’une famille française immigrée récemment au Québec : drapeau kéneudienne, nom du carnet visuel en anglais…
« Visite de la maison » ne fait pas assez « canadien », ce sera donc « House Tour » de la part de ces immigrés français. Le « passport » à côté du drapeau canadien semble être australien (kangourou et émeu).
La riche diversité française se lance fréquemment dans la restauration, ici il s’agit du Verdun près de Montréal.
Autre entreprise française sur l’île de Montréal : épicerie très écolo et végane.
Autre française dans le secteur (il ne faut pas chercher loin) qui choisit de nommer son entreprise d’un nom anglais (pas sûr de ce que ce « Pimp » veut dire) avec des bootcamps…
Québec, « la patrie du féministe nord-américain », extraits du balado Quoi de Meuf ? référencé par Mauditsfrançais. ca, site populaire des expatriés français au Québec.
Deux féministes françaises dialoguent sur le féminisme au Québec.
Aya Nakamura |
Émeline. — : Bonne année 2021 ! Je me remets doucement des fêtes et j’essaie de tenir mes résolutions, et toi ?
Clémentine. — 2021 vient de commencer et c’est déjà la merde entre le virus mutant et les racistes américains. Comme dit la poétesse Aya Nakamura [ci-contre] : (son : jolie nana/faut pas se négliger…)
Émeline. — : J’avoue. Dis-nous, quelles sont les premières actualités du féminisme qui t’ont marquée en ce début 2021 ?
« On voit souvent le Québec avec des étoiles dans les yeux, explique Émeline Amétis. Effectivement, il y a beaucoup de progrès intéressants au Québec, c’est un endroit très agréable à vivre quand on est une femme, mais ça dépend pour qui ». Le podcast débute en évoquant les colons français et britanniques ainsi que la prise de pouvoir sur les peuples autochtones, les lois discriminantes, les pensionnats et autres politiques d’assimilation.
« La situation des personnes autochtones et des Premières Nations est encore très difficile de nos jours. Plus de 1200 femmes ont disparu et/ou ont été assassinées, et ce sont seulement les chiffres officiels », poursuit Émeline. Les deux journalistes soulignent aussi les événements tragiques récents avec la mort de la jeune autochtone Joyce Echaquan, tuée dans un hôpital par du personnel raciste.
Le mouvement masculiniste est aussi évoqué, notamment avec la tuerie de masse de polytechniques, qui a eu lieu en 1989. 14 étudiantes ont été froidement abattues un misogyne [on pourrait tout aussi bien dire un fils d’immigrant musulman mal dans sa peau], considéré comme un martyr par les plus extrémistes du mouvement [Qui précisément ? Joli amalgame diffamatoire.]
Conseils, comptes insta à suivre, revues, festivals… :
Émeline. — En termes de festivités, et là je m’adresse surtout aux expatrié·es : il y a la scène ballroom montréalaise florissante, des tas de festivals gratuits : mon préféré s’appelle Slut Island. Et peut-être que dans l’un d’entre eux vous croiserez les anges gardiens de Pluri, qui luttent contre le harcèlement en milieu festif. Je recommande aussi la revue érotique anglophone Leste Magazine et en podcasts : Le Bulletin des cousins présenté par la DJ Gayance et Julio Mendy, et Black Girls from Laval, animé entre autres par la vidéaste Naila, qui tient la chaîne YouTube La Grosse qui fait des vidéos. [On remarquera le nombre de mots anglais…]
Clémentine. — l’insta de Myriam Daguzan Bernier qui a écrit Tout nu le dictionnaire bienveillant de la sexualité. J’aime bien le podcast Ferry traversées érotiques de Radio-Canada.
Témoignage
Émeline. — Caroline Monnet est une artiste pluridisciplinaire d’origine algonquine et bretonne, et qui a grandi entre Douarnenez et Outaouais, au Québec. Elle a gentiment accepté de nous raconter son expérience de femme au Québec. On l’écoute. […]
Notre expérience [et les productions culturelles québécoises très « modernes »…]
Émeline. — J’ai vécu à Montréal pendant près de deux ans pour un PVT (un permis vacances-travail), parce que j’en avais ras le bol de Paris et de la France en général. Des années avant de partir, j’avais fait la rencontre de la réalisatrice Amandine Gay et à ce c’est l’une de ses spécialités, et il le fait très bien, on l’a vu avec Mammy, Tom à la ferme et Jusqu’à la fin du monde.
Xavier Dolan
Clémentine. — Xavier Dolan la tête à claques du jeune cinéma québécois, qui contribue quand même pas mal à son rayonnement même s’il est exaspérant : Laurence Anyways, son chefs d’œuvre sur la transidentité (même si — gros bémol — le rôle est joué par un comédien cis, Melvil Poupaud....).
Émeline. — Xavier Dolan évidemment ! Je crois que ça a été l’un de mes premiers coups de foudre cinématographiques. J’ai été secouée par J’ai tué ma mère, j’avais 20 ans à peine et je vivais une relation chaotique avec ma propre mère. Les relations familiales tendues c’est une de ses spécialités et il le fait très bien, on l’a vu avec Mommy , Tom à la Ferme et Jusqu’à la fin du monde.
D’ailleurs Monia Chokri, l’une de ses actrices favorites s’y est essayé, avec son premier long-métrage, intitulé La Femme de mon frère. Ça raconte l’histoire de Sophia, une thésarde sans emploi hébergée par son frère. Leur relation fusionnelle est mise à l’épreuve lorsque celui-ci tombe amoureux de la gynécologue de sa sœur alors qu’il l’accompagnait avorter. Assez cocasse.
Clémentine. — Sur la famille encore, il y a aussi le culte CRAZY de Jean-Marc Vallée, sur Zac et la masculinité toxique de sa famille, qui outre sa mère, est exclusivement composée d’hommes cis hétéros, ce qui l’empêchera de vivre son homosexualité sereinement. Jean-Marc Vallée cinéaste québécois qui a du succès à Hollywood (Sharp objects, Big little lies). [Sur CRAZY : Cours d’ECR : les enseignants « marchent sur des œufs » (projection du film CRAZY suscite de vives réactions dans les classes multiethniques).]
Émeline. Et dans les films récents, je retiens aussi Une Colonie de Geneviève Dulude-De Celles, qui raconte le passage à l’adolescence de la timide Mylia et de sa rencontre avec Jimmy, un jeune garçon abénaquais [sic, recte : abénaquis] résidant dans une réserve voisine. Puis il y a l’Antigone de Sophie Deraspe, adaptation de la pièce de Sophocle, nominée aux Oscars en 2019 : cette fois, Antigone est une Québécoise d’origine kabyle, dont le frère aîné a été tué par un policier et l’autre incarcéré. Elle met en place un stratagème pour le faire sortir de prison. […]