Les croyants

Quatre, et c'est l'aspect le moins connu: la... business pure et simple.

Comme le 40 000 millions perdus par la CDPQ, on explique le 9/11 par un "mystère de la vie", jetons ça aux yeux des "croyants". Que ces gouroux n'oublient pas: en tentant "d'expliquer" (sottement), ils "justifient... l'événement. Éventuellement "coupables" par association!

Certains ont vu un complot de l'extrême droite américaine dans l'attentat raté du Times Square. «C'est juste aussi probable que, si c'était un vrai attentat terroriste, ça venait de la droite américaine: vous vous rappelez, bien sûr, de l'attentat à Oklahoma City, il y a 15 ans, qui venait d'un homme de droite, McVeigh? (...) C'est tout à fait possible!» disait ainsi (à la radio de Radio-Canada) l'éditeur du Harper's Magazine, John McArthur.
Revenons au 11 septembre 2001. Quelle est la version de l'événement à laquelle prêtent foi la moitié des Américains et le tiers des Canadiens? C'est celle du complot. À savoir: ce jour-là, l'extrême droite américaine au pouvoir a assassiné 3000 citoyens américains; abattu quatre Boeing battant pavillon américain; attaqué le Pentagone; détruit le centre financier de Manhattan?; plongé le pays dans un indicible cauchemar... et ce, dans le but de pomper du pétrole en Irak et de bricoler un pipeline en Afghanistan. Est-ce bien résumé?
Lundi, l'Université du Québec à Montréal a accueilli une conférence conspirationniste sur le 9/11. Montréal en a reçu plusieurs. Mais celle-ci s'est révélée différente en ce que, cette fois, les grands médias l'ont largement annoncée et commentée.
Fallait-il le faire? Hélas, oui, nous résignons-nous à constater. Puisque l'élaboration et la circulation des théories du complot constituent désormais un phénomène social majeur. Mais ces mêmes médias ont l'obligation de dire aussi -et ils ne le font pas toujours- qu'il s'agit d'une folie collective regrettable, faite de quatre ingrédients peu ragoûtants.
Un: la haine viscérale d'une nation, toujours la même, pas besoin de la nommer. Deux: le frisson hypocrite de la rébellion formatée et livrée sous vide aux croyants. Trois: la facilité, tout événement de quelque ampleur offrant des zones d'ombre (voir le blogue de l'édito sur Cyberpresse). Quatre, et c'est l'aspect le moins connu: la... business pure et simple.
La mère de toutes les conspirations, celle de l'assassinat de John Kennedy, en est le plus parfait exemple.
Elle est l'objet depuis 1996 d'un congrès annuel au cours duquel un nouveau «témoin» du complot se fait souvent connaître (en 2009, c'était un ex-agent des services secrets). Cette année, le congrès aura lieu du 12 au 14 novembre à l'hôtel Adolphus, à Dallas; on peut déjà s'inscrire. On ignore pour l'instant si seront toujours disponibles les «tours de ville» commentés à bord d'une limousine Lincoln semblable à celle qu'occupait le président, le 22 novembre 1963.
Finalement, John McArthur n'avait pas tout faux.
Comme il l'avait prédit, l'accusé dans l'affaire du Times Square est bel et bien un citoyen américain, Faisal Shahzad. Et celui-ci est bel et bien soupçonné d'avoir entretenu des liens avec l'extrême droite.
L'extrême droite islamiste du Pakistan, affiliée à Al-Qaeda.


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