La chute est rude. Au mois d'août, Emmanuel Macron totalise 40% d'opinions favorables, selon le baromètre Ifop/JDD, soit une baisse de 14 points de popularité sur un mois. À cette baisse brutale s'ajoutent les 10 points déjà perdus au mois de juillet. Ainsi en deux mois, entre juin et août, le nouveau chef de l'État est passé de 64% à 40% d'opinions favorables. Une baisse sans précédent: jusqu'ici, Jacques Chirac affichait la plus forte variation négative, en ayant perdu 20 points entre mai et août 1995. Au final, si l'on compare avec son score juste après l'élection (62%), Emmanuel Macron a perdu 22 points. La part des sondés mécontents devient par ailleurs majoritaire, en passant de 43% à 57%.
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Cette chute brutale apparaît d'autant plus significative lorsqu'on compare la cote de popularité du président avec celle de ses prédécesseurs. En considérant les données du baromètre Ifop/JDD sur les cinq mandats précédents avec ce chiffre, le président frôle en effet le taux le plus bas depuis 1995, 39%, un niveau atteint par Jacques Chirac lors de son premier mandat.
Tout avait pourtant bien démarré pour Emmanuel Macron. L'Ifop soulignait en mai dernier qu'«avec 62% de satisfaits, celui-ci effectue un des meilleurs “démarrages” sous la Ve république, juste derrière Charles de Gaulle et Nicolas Sarkozy», respectivement crédités de 67% et 65% d'opinions favorables au cours de leur premier mois de mandat.
Des annonces mal reçues
En juillet, l'enquête de l'institut de sondage soulignait que la baisse d'opinions favorables était «particulièrement prononcée parmi les salariés du public (-18 points), catégorie dans laquelle le gel du point d'indice des fonctionnaires, les coupes dans les budgets ministériels et le retour du jour de carence ont suscité du mécontentement». Le recul était également important chez les personnes de plus de 50 ans, notamment en raison de la hausse annoncée de la CSG. Pour le mois d'août, «l'addition des mécontentements et des frustrations se mesure à des niveaux impressionnants dans toutes les catégories de la population», détaille auprès du JDD Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop. L'annonce d'une baisse des aides au logement semble avoir marqué les sondés les plus jeunes.
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Reste à Emmanuel Macron des raisons d'espérer un retour à de meilleurs signaux. Au moment de s'intéresser à la popularité des présidents un an avant leur élection, l'Ifop rappelait que François Mitterrand et Jacques Chirac étaient «tombés dans des abîmes d'impopularité» au cours de leur premier mandat, ce qui ne les a pas empêchés d'être réélus. Maigre consolation, toutefois: c'est surtout leurs périodes de cohabitation respectives qui leur avait permis de renforcer le cercle de leurs sympathisants.
«Je crois qu'il ne faut pas regarder uniquement les sondages pour gouverner. Certains l'ont fait, ils se sont plantés», rétorque sur le sujet Christophe Castaner, invité de BFMTV dimanche midi. Sans nier une «difficulté», le porte-parole du gouvernement veut voir dans cette baisse une réaction temporaire à l'action rapide du gouvernement, qui serait effacée par les résultats: «Moi, j'assume notre part d'impopularité aujourd'hui, à condition que ça marche, que ça vole, que ça transforme le pays.»
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