Voici une autre chronique aigre-douce dans ma série sur nos universités.
Je vous parlais récemment de ces postes de professeur à pourvoir pour lesquels il est spécifié que si vous êtes un homme blanc, ce n’est pas la peine de postuler.
L’appartenance à un groupe n’est plus un critère parmi d’autres, mais un critère formel d’exclusion de ceux qui n’en font pas partie.
Je vous parlais aussi d’un prof de McGill, d’origine indienne, qui s’est fait refuser un financement fédéral parce qu’il a osé écrire qu’il recruterait ses collaborateurs sur la base du mérite.
Militantisme
Ce ne sont plus des cas isolés. Il suffit de lire les politiques des organismes subventionnaires fédéraux pour voir que tout cela est maintenant officiel et généralisé.
Au même moment, j’apprenais qu’une équipe d’une université canadienne va recevoir plus d’un million $ de fonds publics pour étudier l’efficacité des pratiques autochtones traditionnelles dans la prévention du cancer.
Comprenons bien : il ne s’agit pas de savoir si les autochtones ont plus ou moins de cancers que les non-autochtones et, si oui, si leurs habitudes de vie y sont pour quelque chose, ce qui serait sans doute intéressant.
Il s’agit de voir si les pratiques autochtones traditionnelles de guérison (« healing methods » dit le communiqué officiel) aident à le prévenir.
La professeure qui pilote l’équipe s’explique ainsi : « Nous devons cesser de camper les facteurs de risque du cancer comme tels et commencer à les voir comme des symptômes du colonialisme ».
En faisant du cancer un produit du colonialisme, dit-elle, cela permet ensuite « des approches élargies de la prévention du cancer aux niveaux primaire et secondaire ».
Le colonialisme fabrique du cancer et les traditions autochtones seraient des moyens de prévention ? Hmm...
La personne qui dirigera la recherche est-elle cancérologue ? A-t-elle une formation en santé publique, en médecine communautaire ? Dans une science expérimentale ?
En tout cas, cinq mois auparavant, son université la nommait à la tête de la Chaire de recherche indigène sur les « futurs décoloniaux ».
Vous vous doutez bien que cette personne n’a pas tout à fait la même conception que vous et moi du rôle d’une université.
Pour elle, « les universités doivent étendre leur rôle dans la réconciliation au-delà de la recherche de la vérité et de l’éducation publique et supporter activement les processus de décolonisation et d’autodétermination indigène ».
Voilà qui a le mérite d’être clair.
Toutes les universités doivent, selon elle, devenir des institutions militantes.
Science ?
Qui est cette personne ? Je ne vous le dirai pas. Faites vos recherches.
Je ne vous le dirai pas, car cette personne n’a rien fait d’immoral ou d’illégal, et elle a droit à ses idées indépendamment de ce que vous et moi pouvons en penser.
Le problème, c’est le système qui octroie du financement public à de tels projets, essentiellement parce qu’ils visent des communautés que l’on dit vouloir aider.
Et la vraie science dans tout ça ?