Près d'un tiers des Albertains sont prêts à quitter la fédération canadienne, alors qu’un Québécois sur quatre ferait le saut, selon un sondage Global News Ipsos paru jeudi.
Alors que 71% des répondants canadiens ne croient pas que leur province «serait mieux lotie si elle se séparait du Canada», 31% des Albertains, eux, le pensent. Au Québec, cette proportion est de 26%.
Le sondage montre aussi que les Canadiens sont toujours divisés concernant l'impact du fédéral dans leur vie, deux mois après des élections qui ont cristallisé ces divisions.
Plus de 80% des sondés albertains et 70% des sondés des Prairies ont déclaré «avoir de bonnes raisons d’être en colère au sujet de la façon dont ils sont traités par le gouvernement fédéral», alors que, dans les autres provinces, ils sont en moyenne 47%.
Ces chiffres restent les mêmes que ceux affichés dans un sondage identique effectué peu avant le 21 octobre dernier, jour des élections fédérales.
Depuis, le gouvernement libéral a dit comprendre les frustrations de l’Ouest, qu’il a reconnues dans le discours du Trône prononcé au début du mois, tandis qu’en Alberta se structure un mouvement séparatiste.
«Malheureusement, les Canadiens ne veulent pas entendre parler des problèmes des autres Canadiens, parce qu'ils ont les leurs», a déclaré à Global News Sean Simpson, vice-président des affaires publiques chez Ipsos.
Il a indiqué par exemple qu’en Colombie-Britannique, la crise du logement préoccupe les citoyens, tandis qu’en Ontario, ce sont les pertes d’emploi dans l’industrie. «Tout le monde a ses propres problèmes et ils n'éprouvent pas beaucoup de sympathie pour des Albertains ou des Saskatchewanais qui crient à l’injustice.»
Toutefois, le sondage a aussi montré que 65% des répondants québécois sont d’avis que «le nouveau gouvernement fédéral fera du bon travail en unissant le pays». Ce chiffre tombe à 39% en Alberta.
Le sondage Global News Ipsos a été mené du 3 au 5 décembre auprès de 1002 Canadiens majeurs. Le sondage a été pondéré pour correspondre aux résultats du recensement de 2016. La marge d’erreur est de 3,5%, 19 fois sur 20.