Le premier ministre François Legault aimerait voir plus de joueurs québécois dans l’alignement des Canadiens de Montréal, mais admet du même souffle que cet objectif devient de plus en plus ardu.
«Oui, il faudrait plus de joueurs [québécois], mais il y en a moins dans la Ligue nationale qu’il y en avait», a expliqué François Legault, en marge d’une rencontre avec l’ancien directeur général de la Sainte-Flanelle, Serge Savard, à son cabinet à Québec. L’ancien hockeyeur avait aussi fait un plaidoyer en ce sens à l’émission «Tout le monde en parle» dimanche dernier.
François Legault a fait valoir que plusieurs défis sont apparus au fil des ans avec la multiplication des équipes dans la Ligue nationale de hockey (LNH), ce qui dilue les chances du CH de repêcher des talents d’ici.
«Il faut être réaliste, on en a deux sur une trentaine. [...] Mais on aimerait en avoir plus, et des bons, comme Drouin», a-t-il affirmé.
«À l’époque, jusqu’à Gilbert Perreault, le Canadien avait le premier choix dans la Ligue junior majeure du Québec», a aussi noté le premier ministre en rappelant que «le tiers des joueurs de la LHJMQ ne viennent pas du Québec».
Malgré tout, François Legault dit espérer aussi qu’un potentiel retour des Nordiques à Québec mettrait «la pression sur le Canadien» pour que l’équipe montréalaise aligne plus de joueurs francophones.
Union nationale
Parlant de l’allégeance politique de l’ancien hockeyeur au cours de l’entretien au ton chaleureux, le premier ministre a fait un rapprochement entre son parti et le défunt parti de l’Union nationale.
«[L’Union nationale], maintenant ça s’appelle la CAQ», a lancé en riant François Legault après que Serge Savard eut révélé que son père votait pour la formation politique fondée par Maurice Duplessis.
Le premier ministre n’a pas manqué de souligner les exploits de son invité du temps qu’il jouait pour le Canadien.
« Le plus impressionnant quand je parle à mes deux fils, qui ont 25 et 27 ans et qui n’ont jamais vu une coupe Stanley à Montréal, c’est que vous en avez huit comme joueur et deux comme directeur général: dix coupes Stanley, c’est quand même quelque chose», s’est exclamé François Legault.
Serge Savard a d’ailleurs salué l’érudition du premier ministre dans le domaine du hockey. «Vous en connaissez plus que moi», a-t-il affirmé, le sourire aux lèvres.
Le chroniqueur de «La Presse» Philippe Cantin a récemment publié une biographie intitulée «Serge Savard: Canadien jusqu’au bout».