Inquiet de voir la Chine fermer ses frontières aux viandes canadiennes, le premier ministre François Legault demande à Ottawa d’intervenir et n’écarte pas des mesures de représailles envers le géant asiatique.
«C’est une situation très inquiétante. J’ai parlé ce matin avec le ministre des Finances fédéral, Bill Morneau», a souligné M. Legault à son arrivée au Conseil des ministres ce matin.
La Chine a fermé la porte mardi, au moins temporairement, aux viandes canadiennes. Les autorités chinoises affirment avoir découvert des certificats sanitaires canadiens falsifiés pour cacher la présence de ractopamine, un produit interdit qui vise à accélérer la croissance des porcs.
Affaire Huawei
Mardi soir, la ministre de l’Agriculture, Marie-Claude Bibeau, a reconnu que l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) avait relevé un problème qui pourrait toucher des produits du porc et du bœuf destinés à la Chine. Toutefois, l’annonce pourrait également être une mesure de représailles à la suite de l’arrestation, par le Canada, d’une dirigeante du groupe chinois Huawei, à la demande des États-Unis.
«On ne peut pas ne pas se poser la question: est-ce qu’il y a d’autres raisons derrière tout ça? Est-ce que c’est suite à Huawei?» a reconnu le premier ministre Legault.
Impact économique
La fermeture des frontières chinoises constitue une bien mauvaise nouvelle pour les producteurs de porc du Québec, puisque la Chine représente près de 20% des exportations porcines de la province.
«J’ai demandé à M. Morneau de commencer à penser à un programme d’aide financière pour nos producteurs», a dit M. Legault.
Québec pourrait-il dédommager lui-même les producteurs? M. Legault rappelle que ce sont les certificats sanitaires canadiens qui sont ciblés par la Chine. «A priori, si c’est le fédéral qui est fautif, ça devrait être le fédéral qui paie, dit-il. Donc, on va d’abord regarder qu’est-ce qui s’est produit.»
Possibles représailles
Le premier ministre rappelle d’ailleurs que le Québec exporte pour environ 3 milliards de dollars annuellement vers la Chine, contre 12 G$ d’importations. «Il faut que ce soit juste, les échanges commerciaux, il faut que ce soit possible dans les deux sens», souligne M. Legault.
Il ne ferme d’ailleurs pas la porte à des restrictions sur les importations chinoises, si la situation devait perdurer. «À ce moment-ci, je pense qu’il ne faut rien exclure», dit M. Legault.
Plus de détails suivront...