WASHINGTON | François Legault soutient qu’il n’est pas venu en politique pour interdire les signes religieux et ne veut pas que le projet de loi sur la laïcité soit considéré comme son legs. C’est ce qu’il a confié au Bureau parlementaire lors d’une entrevue à Washington.
Q : Avec la fin des consultations sur le projet de loi 21 et une adoption prévue pour juin, ce débat sera-t-il derrière nous ?
Ce ne sera jamais complètement derrière nous, mais c’est important qu’on franchisse un pas qui aurait dû être fait depuis 10 ans. Il y aura toujours des gens qui pensent que nous allons trop loin et d’autres pas assez. Mais son adoption nous permettra de discuter d’éducation, de culture, de santé, d’économie, de sujets qui préoccupent davantage les Québécois.
On dirait que ça ne vous intéresse pas vraiment la laïcité.
Je ne suis pas venu en politique pour faire adopter un projet de loi sur la laïcité. Je suis venu en politique pour parler d’éducation et d’économie, pour défendre notre identité. C’est un dossier qui traîne depuis trop longtemps et il faut poser un geste.
Donc, la laïcité, c’est un mal nécessaire, pour gagner les élections ?
J’espère que non. Je ne pense pas. Je crois que les gens ont appuyé la CAQ pour beaucoup de raisons. Mais il faut régler ce dossier.
Quelle est l’importance historique de votre loi ?
Je pense que c’est important que les Québécois se reconnaissent dans cette loi. Même je pense que ça s’arrête là. Je veux marquer l’histoire en améliorant notre réseau d’éducation, en créant de la richesse au Québec [...] c’est plus ça que je souhaite laisser si jamais il y a un héritage.
Y aura-t-il un bâillon ?
On n’en souhaite pas. Quand je regarde la division dans le caucus libéral, je me dis qu’ils doivent dans le fond d’eux-mêmes souhaiter que ça se règle rapidement. On veut l’adopter en juin.
Avez-vous toujours confiance en l’UPAC après les révélations du Journal sur des soupçons de fabrication de preuve ?
Je n’ai pas d’indication à l’effet contraire, mais je pense que c’est important de rassurer la population. C’est important que le nouveau patron de l’UPAC soit nommé par un vote du deux tiers de l’Assemblée nationale. Un nouveau directeur qui a notre confiance corrigera les choses qui doivent l’être si nécessaire.