État de la coalition péquiste

Legault et la division des appuis

Tribune libre

La sortie de François Legault, à l'enseigne de son nouveau groupe de réflexion, provoque, bien entendu, son lot de commentaires plutôt acerbes de la part de certains péquistes se sentant trahis par l'ancien ministre.
Cependant, ces derniers auront beau tomber à bras raccourcis sur tout ce qui sort de leur parti pour s'exprimer de façon indépendante ou sous d'autres couleurs, cela ne changera rien à ce dont ils devraient pourtant prendre acte : En se dégageant de tout engagement indépendantiste concret, la coalition péquiste telle qu'on l'a connue est condamnée à s'effriter. Comme les Solidaires, et tant d'autres avant lui, François Legault est une manifestation de cette évidence.
Le message devrait être d'autant plus fort, pour les péquistes, qu'ils ne réussissent même pas à retenir des éléments qui, pourtant, sont aussi démissionnaires qu'eux sur la question nationale, comme Legault, mais aussi Facal, notamment.
J'invite les péquistes à faire une liste des gens qu'ils aimaient mais qu'ils aiment moins aujourd'hui, pour cause d'infidélité partisane et de menace à l'unité du vote. Ils verront que ça commence à faire beaucoup de monde. Tous ces dissidents manquent-ils de jugement, ou ne s'expriment-ils pas tout naturellement dans une nouvelle donne, de laquelle fait partie un souverainisme désormais dépouillé de transcendance ?


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5 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    20 février 2011


    M.Rancourt, en prenant pour acquis que la souveraineté dont vous parlez est, à peu de choses près, l'indépendance, je vous signale que le PQ lui-même, à l'instar de Legault, Facal et Bouchard, accrédite l'idée que cette souveraineté-là n'est pas faisable.
    Certains de ses députés le disent, et son absence d'engagement en ce sens le démontre objectivement.
    Cela nous ramène à ce que je vous disais plus haut : Un parti qui ne s'engage pas envers l'indépendance peut difficilement rassembler tous ceux qui la souhaitent, qu'ils soient progressistes ou d'autres tendances.

    N.P.

  • Yves Rancourt Répondre

    20 février 2011

    M. Payne, Je ne défends pas ce parti qui m'a souvent déçu, croyez-moi;je dis simplement que ce parti est présentement et objectivement le seul qui puisse nous conduire, dans un horizon raisonnable, à la souveraineté. Je souhaite personnellement que l'on recrée au plus tôt au Québec une coalition des forces souverainistes et progressistes, semblable à celle de 1976, qui nous permettrait d'abord de nous débarrasser des libéraux puis de nous placer sur la route de la souveraineté. Il est faux de croire, comme le disent les Legault, Bouchard et autres, que la souveraineté n'est pas possible à court terme; la seule chose qui manque, c'est le regroupement de ceux qui la veulent. Pourquoi ne pas travailler à unir les forces plutôt qu'à les diviser? Mes salutations à vous.

  • Archives de Vigile Répondre

    20 février 2011


    M.Rancourt, vous n'avez pas besoin de me convaincre qu'au minimum, la question de la couverture médiatique se pose, en regard de l'objectif indépendantiste. On a une idée des opinions et accointances de certains patrons de presse, on a déja entendu le président de Radio-Canada dire que cette société faisait la promotion de l'unité canadienne, et que, je le cite : " ... Radio-Canada est l'organisme le mieux placé pour jouer ce rôle fondamental d'unification nationale ".
    Aussi, un ex-Premier Ministre m'a déja expliqué, en substance, que les chroniqueurs et journalistes d'opinion sont peu ou pas syndiqués, ce qui les place dans une position de faiblesse par rapport à leurs patrons, actuels ou futurs.
    Cela dit, pendant que 40% de Québécois demeurent favorables à l'indépendance, le parti politique que vous défendez ne propose en ce sens qu'un hypothétique référendum, subséquemment à une démarche de nationalisme provincial qui peut prendre beaucoup de temps. Cet engagement est moindre que celui de 1976, il y a trente-cinq ans.
    Je dis que dans ce contexte, il est normal que les diverses sensibilités qui, autrefois, cohabitaient dans ce parti, réunies par un but commun palpable, aujourd'hui se redistribuent selon d'autres critères.
    En vous remerciant de votre commentaire,
    N.P.

  • Yves Rancourt Répondre

    20 février 2011

    Je ne suis pas membre du PQ, monsieur Payne, mais je crois que ce parti, et sa chef en particulier, est victime d'une presse fédéraliste qui manipule à sa guise l'opinion publique et finit par convaincre beaucoup de gens de quitter ce parti, pourtant le seul qui puisse réaliser la souveraineté du Québec dans un horizon rapproché. Cette presse manipulatrice, superbement organisée et convergente, réussirait même à nous convaincre aujourd'hui de nous détourner d'un René Levesque! Il est malheureux de voir que des souverainistes convaincus se laissent avoir de cette façon. Diviser pour régner, c'est exactement ce que cherchent à faire les fédéralistes, et le résultat pourrait bien être l'élection du PLQ au prochain scrutin. Quelle belle perspective!

  • Gilles Bousquet Répondre

    20 février 2011

    Les Solidaires sont partis parce qu'ils trouvaient le PQ trop à droite, Messieurs Facal et Legault et compagnie sont partis parce qu'ils trouvaient le PQ trop à gauche.
    On ne peut pas plaire à tout le monde en même temps et à son père.
    Tous ceux qui ont quitté le PQ l'ont fait parce que, après 1 défaites référendaires, ils n'y croient plus et que les Québécois, du genre de M. Legault, qui sont un peu mou de la constitution, semblent accepter que le Québec peut se développer dans le Canada et protéger mieux le français avec les moyens qu'ils possèdent déjà.
    Fait que, le PQ est menacé par les extrémistes de tous côtés et les mous au centre. C'est le confort et l'indifférence du lent coulage dans l'anglicisation à Montréal, avec seulement quelques frictions dans le multiculturalisme, du genre religieux revendicateur de faveurs, pas souvent raisonnables.
    Mme Marois a besoin de beaucoup de leadership et aussi de flexibilité pour conserver ses membres et faire gagner le PQ à la prochaine élection générale avec Québec solidaire qui frise le 10 % de votes souverainistes.