Leader recherché

GESCA entre Charybde et Scylla... Impossible de voter pour des bandits ou une souverainiste... Reste les lamentations!...


À Montréal, la campagne électorale qui s'achève fut l'une des plus déprimantes et des plus révélatrices de l'histoire récente. Déprimante parce qu'aucun parti, aucun chef n'a donné l'impression de pouvoir fournir à Montréal le leadership dont elle a désespérément besoin. Révélatrice en ce qu'elle a dévoilé les dessous d'une gestion municipale à la dérive où, selon le maire sortant lui-même, circulent les «enveloppes brunes», où les décideurs et les entrepreneurs entretiennent des relations malsaines et coûteuses.
Cela étant, le citoyen est aux prises avec un choix extrêmement difficile. Lors des élections municipales de 2001 et de 2005, La Presse a accordé son appui à Gérald Tremblay. Depuis, le maire s'est dévoué à sa ville. Il a à son crédit un certain nombre de réussites. Malheureusement, le leadership du maire s'est trop souvent montré hésitant. M. Tremblay n'a d'ailleurs pas pu imposer son autorité à sa propre administration. C'est dans ce climat de faiblesse et/ou de naïveté que se sont produits de terribles dérapages éthiques et financiers.

Le maire a longtemps nié l'existence des problèmes que soulevaient les médias et l'opposition. Aujourd'hui, il dit avoir été au courant et prétend être intervenu pour mettre un terme aux abus. Ce virage à 180 degrés achève de miner la crédibilité de M. Tremblay dans ce dossier. On ne peut qu'entretenir de forts doutes sur sa capacité de faire le ménage. Gérald Tremblay n'est tout simplement plus en mesure d'insuffler à la métropole québécoise l'énergie dont elle aura besoin pour se relever.
Louise Harel aurait dû représenter la solution de rechange naturelle, en raison de sa grande expérience. Toutefois, depuis son arrivée en politique municipale, l'ancienne ministre n'a pas su offrir une vision claire pour l'avenir de la métropole. Certes, en matière de gouvernance, elle voit juste: certains services doivent être ramenés à la ville centre. Pour le reste, ses orientations restent vagues.
Surtout, l'aptitude de Mme Harel à manier le balai est devenue beaucoup plus incertaine à la suite des révélations faites au sujet du comportement de Benoit Labonté, son bras droit jusqu'à il y a quelques jours. En choisissant de se rallier à Vision Montréal, Louise Harel savait que ce parti avait une tradition trouble en matière de financement. On l'a mise en garde contre les agissements de M. Labonté. La candidate a choisi de fermer les yeux. Une telle compromission augure mal pour une administration dont l'intégrité est censée être la marque de commerce.
Est-il nécessaire que le maire de Montréal parle anglais? Non... mais presque. Pas en raison de la présence d'une minorité anglophone qui joue un rôle crucial dans la vie montréalaise - la grande majorité des Anglo-Montréalais parlent français - mais parce que les grandes villes d'Amérique du Nord doivent aujourd'hui faire alliance pour prendre leur place dans la gestion des grands dossiers de l'heure. Un maire qui a recours à un interprète chaque fois qu'il s'adresse à son homologue de Toronto, de Vancouver ou de New York ne peut jouer le rôle de premier plan qui devrait être celui du maire de Montréal. Montréal a besoin d'un maire visionnaire, énergique et unificateur. À nos yeux, Louise Harel ne satisfait pas aux exigences du poste.
Richard Bergeron est un urbaniste débordant d'idées, certaines excellentes, d'autres farfelues. Sa vision audacieuse de l'avenir de Montréal a sa place au conseil municipal. Cependant, certains volets de la personnalité de M. Bergeron sont trop inquiétants pour qu'on lui confie la mairie. Voulons-nous d'un maire convaincu que les attentats du 11 septembre 2001 sont «un acte de banditisme d'État aux proportions titanesques»? Voulons-nous à la tête de la Ville un homme qui, de son propre aveu, a «des théories sur tout»?
* * *
Devant les faiblesses manifestes de chaque candidat à la mairie, La Presse n'est pas en mesure d'appuyer l'un ou l'autre d'entre eux. Les Montréalais choisiront en leur âme et conscience. Quel que soit leur choix, il faudra un conseil municipal fort, apte à garder sous haute surveillance la prochaine administration, capable aussi de générer des idées nouvelles.
Parmi les nombreux candidats aux postes de conseillers municipaux, nous soulignons la candidature de quelques-uns, dont la présence au conseil serait à notre avis très utile au cours des prochaines années. D'Union Montréal: Alan DeSousa, Michel Labrecque, André Lavallée. De Vision Montréal: Élaine Ayotte, Harry Delva, Pierre Lampron, Réal Ménard. De Projet Montréal: Étienne Coutu, Carole Dupuis, Josée Duplessis.
À l'issue de cette campagne électorale, une chose saute aux yeux: Montréal a désespérément besoin d'une relève en politique municipale. Grande ville ouverte sur le continent et sur le monde, métropole d'une nation originale, Montréal ne devrait pas avoir à se contenter de politiciens à la retraite rêvant d'un dernier tour de piste. Souhaitons voir émerger bientôt le leadership qu'attendent les Montréalais. Entre temps, en votant en grand nombre, les électeurs peuvent au moins faire savoir aux élus qu'ils ne sont pas indifférents, qu'ils veillent au grain.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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