Du «Projet vert» de 2005 au «Tournant vert» publié cette semaine, Stéphane Dion a publié quatre plans de lutte aux changements climatiques en trois ans. D'abord comme ministre de l'Environnement, puis comme candidat à la direction du Parti libéral et enfin comme chef, il a défendu chacun de ces plans, aussi différent soit-il des autres, avec intelligence et conviction.
Toutefois, contrairement à ce qui fut le cas dans le passé, M. Dion est cette fois-ci incapable de préciser dans quelle mesure son «Tournant vert» permettra de diminuer les émissions de gaz à effet de serre (GES). Il a beau s'en dire convaincu, il ne peut pas non plus garantir que son plan sera plus efficace que celui du ministre de l'Environnement, John Baird. Tout dépendra de la manière dont les entreprises et les consommateurs réagiront à la taxe sur le carbone qu'il propose.
En matière de lutte contre les changements climatiques, les Canadiens ont désormais devant eux, venant des deux grands partis nationaux, deux approches fondamentalement différentes. L'une impose aux grands émetteurs de GES des cibles de réduction d'intensité des émissions, l'autre fait payer une taxe aux consommateurs de carburants basée sur les émissions de GES de chaque forme d'énergie. Quelle approche est la plus efficace? Consulter les nombreuses études et les différents experts sur la question donne le vertige tellement la question est complexe et conjecturale.
L'imposition de plafonds d'émissions a l'avantage de fixer des cibles précises; cependant, il est impossible de prédire combien l'atteinte de ces cibles coûtera à l'industrie, et par conséquent aux consommateurs. Pour la taxe, c'est le contraire: on peut aisément prévoir ce que ça nous coûtera, mais on ne peut pas savoir combien de temps il faudra pour atteindre les objectifs visés.
M. Dion souligne que plusieurs économistes et écologistes renommés appuient la taxe sur le carbone. C'est exact. Le chef libéral conviendra toutefois que, selon ces mêmes experts, la taxe devra être beaucoup plus élevée que le taux dont il parle pour provoquer les changements de comportement souhaités. Autrement dit, si les choses ne vont pas assez vite au bout des quatre années dont parle le «Tournant vert», le gouvernement devra augmenter substantiellement les taux de sa taxe sur le carbone.
Le Parti libéral promet aux contribuables une pluie d'avantages fiscaux pour amortir le choc de la nouvelle taxe sur le carbone. M. Dion y voit une façon de venir en aide aux Canadiens démunis, une autre cause qui lui est chère. L'impératif politique est également indéniable: sans ce volet, la taxe sur le carbone serait imbuvable pour un grand nombre d'électeurs.
Reste à savoir si ce retour d'ascenseur fiscal est, en ce qui a trait à la lutte contre les changements climatiques, la façon la plus utile de dépenser ces milliards. Tous n'en sont pas convaincus.
En tout cas, il faut féliciter Stéphane Dion d'avoir mis la table pour un débat intelligent sur cette question fondamentale. Stephen Harper, lui, a bien mal amorcé la discussion. Hier, il est allé jusqu'à accuser les libéraux de vouloir «f...» (screw) les Canadiens. Ce n'est pas en faisant de la politique de ruelle que le premier ministre nous convaincra de la supériorité de son propre plan vert.
Le tournis vert
PLC - le Plan vert
André Pratte878 articles
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8a...
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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]
[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.
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