Le dédale vert

PLC - le Plan vert


Le chef libéral, Stéphane Dion, a annoncé hier des modifications à son Tournant vert visant à atténuer l'impact de la taxe sur le carbone pour les agriculteurs, l'industrie forestière, les pêcheurs et les camionneurs. Ces changements, consentis par M. Dion après que ses députés aient fait pression sur lui pendant des semaines, rassureront peut-être une partie de l'électorat. Cependant, ils ne remédient pas aux principales faiblesses de la proposition libérale.
L'annonce d'hier accroît la complexité déjà considérable du plan. À la multitude de mesures fiscales devant le rendre "financièrement neutre" s'en ajoutent trois autres: un programme de crédits de réduction des émissions nocives (400 millions), un Fonds pour la pêche et les transports verts (250 millions) et un Fonds pour les fermes écologiques (250 millions). On imagine tout de suite la paperasse que les petits entrepreneurs concernés devront remplir pour avoir droit à quelques centaines de dollars en échange de leurs investissements en "digestion anaérobie" et en "remorques aérodynamiques"...
On ne sait pas davantage qu'il y a deux mois quel impact la taxe sur le carbone doit avoir sur les émissions de gaz à effet de serre (GES). M. Dion s'est contenté de citer son objectif à long terme - 20% sous le niveau de 1990 d'ici 2020. Le niveau de la taxe qu'il annonce sera-t-il suffisant pour atteindre une cible aussi ambitieuse? Le chef libéral évite la question; des experts croient, eux, que la taxe devra être beaucoup plus élevée.
Cette approche a des airs de pensée magique. Elle fait malheureusement penser à celle de l'ancien gouvernement libéral, qui a signé le Protocole de Kyoto sans savoir comment il s'y prendrait pour s'y conformer.
L'originalité du Tournant vert, c'est de retourner aux contribuables les fruits de la nouvelle taxe par le biais de baisses d'impôt et d'augmentations des prestations gouvernementales. Outre qu'on puisse douter des avantages économiques et sociaux d'un tel saupoudrage fiscal, il faut s'interroger sur ce qui arrivera de ces diverses mesures si la taxe a l'effet prévu, c'est-à-dire si les émissions de GES - et donc les revenus générés par la taxe - diminuent. Encore là, le spectre d'une augmentation de la taxe sur le carbone montre le bout de son nez.
En somme, malgré la tournée pédagogique estivale de M. Dion et malgré les retouches apportées hier, le Tournant vert du Parti libéral du Canada demeure un édifice écologique et économique aussi fragile que compliqué.
La grande majorité des économistes et des écologistes s'entendent pour dire que la solution à la crise des changements climatiques passe par l'imposition d'un prix sur le carbone, que ce soit sous la forme d'une taxe ou par la mise en place d'un marché. La clairvoyance et la détermination de M. Dion dans ce dossier sont par ailleurs évidentes. Il reste au chef libéral à profiter de la campagne électorale pour convaincre les Canadiens que malgré ses aspérités, son plan sera à la fois réalisable et plus efficace que celui du gouvernement actuel pour réduire les émissions de GES sans nuire à l'économie du pays.
apratte@lapresse.ca

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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