Les propos racistes et franchement ignobles de Jeremiah Wright, le «conseiller spirituel» de Barack Obama, font actuellement le tour des États-Unis. Selon un sondage Rasmussen mentionné dans le International Herald Tribune, 54% des électeurs blancs (10% de plus que la semaine dernière) ont maintenant une opinion défavorable d'Obama.
Et pour cause! On n'en finirait plus d'aligner les déclarations explosives de ce démagogue incendiaire dont Obama maintient qu'il «fait partie de (sa) famille» même s'il se dissocie de ses outrances.
Des exemples? «Les États-Unis sont le pire tueur de la planète. Nous croyons en la suprématie blanche, nous avons bombardé Nagasaki, le Cambodge, l'Irak et le Nicaragua, fait campagne contre Castro et Kadhafi (Les attentats du 11 septembre) sont un juste retour des choses, les États-Unis ont eu ce qu'ils méritaient»
Selon cet esprit délicat, ce sont les États-Unis qui ont «inventé le virus du sida (pour tuer des Africains)...» «Au lieu de chanter God Bless America, tonne-t-il, il faudrait dire «God Damn America»!
Le même Jeremiah Wright est un admirateur d'un autre dirigeant religieux violemment antisémite, Louis Farrakhan, à qui il a remis l'an dernier, au nom de la Trinity United Church of Christ, le «Lifetime Achievement Award».
Pour Farrakhan, «le judaïsme est une religion de gouttière», l'homme blanc est «l'Antéchrist», et le désastre de Katrina est «un complot de Blancs pour noyer une ville noire». Farrakhan et Wright ont été reçus avec tous les honneurs par le dictateur libyen Mouamar Kadhafi à l'époque où ce dernier était le grand argentier du terrorisme international.
Obama a déjà condamné Farrakhan, et il se dissocie des propos explosifs de son pasteur. Mais la cause est loin d'être entendue. Car comment expliquer qu'il ait été associé si longtemps, et de si près, à un Jeremiah Wright?
Il y a 20 ans, en effet, qu'Obama est membre de la Trinity Church - l'une de ces centaines de congrégations marginales qui poussent comme des champignons aux États-Unis, sous la houlette de démagogues ou d'illuminés (blancs et noirs).
C'est Wright qui a célébré son mariage et baptisé ses enfants. C'est Wright qui devait prononcer la prière, lors de l'annonce de sa candidature à l'investiture démocrate (l'entourage d'Obama, s'inquiétant à juste titre de la présence de ce personnage, l'en a dissuadé). Wright faisait en outre partie jusqu'à vendredi dernier, du comité chargé de conseiller spirituellement (!) le candidat. Enfin, c'est d'un sermon de Wright qu'Obama a tiré le titre de son dernier ouvrage, The Audacity of Hope.
Une telle proximité n'implique-t-elle pas un partage intime de valeurs fondamentales?
La semaine dernière, Obama a mollement tenté d'expliquer qu'il n'avait jamais entendu lui-même des propos scandaleux dans la bouche de son pasteur, en ajoutant, comme pour en minimiser l'importance, que ce dernier était maintenant à la retraite. Mais le pasteur qui l'a remplacé à la tête de la Trinity Church, le révérend Otis Moss III, s'est instantanément solidarisé avec son prédécesseur qui, dit-il, «est assassiné dans la sphère publique pour avoir répandu un message biblique au nom des opprimés».
Mardi, Obama a fait face à la tempête, dans un discours lyrique et éloquent où il dissertait sur la «complexité du racisme», et évoquait, comme pour faire contrepoids aux opinions de Wright, les préjugés raciaux de sa grand-mère blanche, pour finir par dire: «Je ne peux pas répudier (Wright) plus que je peux répudier la communauté noire Pour moi, aussi imparfait soit-il, il est de ma famille.»
À quoi l'on pourrait répliquer qu'on ne choisit pas sa famille mais qu'on peut (on doit) choisir son pasteur, ses amis et ses conseillers.
Le problème, aujourd'hui, c'est que nombre d'Américains qui ne faisaient que commencer à le connaître ont l'impression que Barack Obama est anti-Blanc et anti-patriotique - une impression renforcée par la gaffe de sa femme, qui s'écriait après une récente victoire de son mari: «C'est la première fois que je suis fière de mon pays!»
Le patriotisme est une valeur sacrée aux États-Unis. On peut critiquer le gouvernement, pas le pays. C'est pourquoi les retombées de l'affaire Wright seront cruciales.
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