La police de Montréal enquête sur des vidéos d’imams montréalais qui tiendraient des propos jugés antisémites.
Les vidéos auraient été filmées en 2014 au Centre islamique Al-Andalous dans l’arrondissement de Saint-Laurent à Montréal.
L’un des imams, Sayyed Al-Ghitaoui, appellerait Allah à «détruire les Juifs maudits», à les «tuer un par un» et à «rendre leurs enfants orphelins et leurs femmes veuves».
L’autre, Wael Al-Ghitaoui, actuel imam de la mosquée, aurait quant à lui commenté le conflit israélo-palestinien en disant que les Juifs avaient été «punis par Allah», qui les a fait «errer sur la terre».
Inquiétude
«C’est non seulement inacceptable, mais aussi très inquiétant de voir qu’un appel à la destruction des Juifs a été diffusé pendant trois ans sur internet», lance David Ouellette, vice-président du Centre consultatif des relations juives et israéliennes (CIJA).
L’organisation qui veille à l’amélioration de la qualité de vie des Juifs au Québec a été alertée récemment de sermons antisémites prononcés par ces deux imams.
La police de Montréal confirme avoir ouvert une enquête.
M. Ouellette s’explique mal que ces discours n’aient été retirés que tout récemment du web. «Si la mosquée était au courant de ces vidéos, c’est préoccupant. Pendant tout ce temps, ils assumaient les propos antijuifs de ces imams?» questionne M. Ouellette.
Discours condamnés
La mosquée Al-Andalous a refusé les entrevues au sujet des vidéos.
Elle a réagi dans deux communiqués.
Dans le premier texte, elle justifiait les propos de l’imam Sayyed Al-Ghitaoui.
«Les personnes présentes comprenaient que le discours était adressé aux militaires israéliens coupables d’exactions à l’égard de la population civile palestinienne.»
Dans le deuxième texte, la mosquée condamne finalement les propos de l’imam en les qualifiant de «raccourcis dangereux».
L’administration du centre islamique y écrit avoir rencontré l’imam pour qu’il «clarifie» et «corrige» son discours.
«Rien dans la religion musulmane ne permet de souhaiter ou d’inciter à la destruction d’une communauté ou d’individus [...] L’imam, qui était un remplaçant, de par son statut d’homme religieux, savait pertinemment cela et a tout de suite reconnu son erreur», écrit la direction de la mosquée.
Elle y offre aussi des excuses et explique qu’elle ne contrôlait pas la diffusion des vidéos tournées par un fidèle.
La mosquée n’a pas voulu commenter les vidéos de l’imam actuel, Wael Al-Ghitaoui.
Elle devrait publier un autre communiqué «sous peu».
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