Que le parti d’Adélard Godbout, de Jean Lesage et de Robert Bourassa, hommes d’État réformateurs (René Lévesque était membre du gouvernement Lesage), attachés aux libertés et au bien public (la res publica), soucieux des aspirations nationales de leur peuple, en soit rendu à n’être plus qu’un parti de substitution propre à faire de la figuration dans les cercles cossus du West Island et de l’Outaouais nous laisse pantois, et ce n’est pas en agitant la bannière de l’interculturalisme qu’il nous convaincra du bien-fondé de sa pertinence. Tant qu’il ne renouera pas avec la ligne de ses illustres prédécesseurs, il ne sera qu’un parti, certes appuyé par les Anglo-Québécois et la plupart des néo-Québécois, voué à représenter des intérêts sectoriels et à défendre des signes religieux incompatibles avec le bien public.
Depuis un quart de siècle, le Parti libéral du Québec nous entraîne de déception en déception parce qu’il a rompu avec sa raison d’être, celle d’un parti de pouvoir capable d’assumer les fonctions de l’État et les aspirations de la nation.