Montréal, le 16 juin 2010 – Le porte-parole du Mouvement Montréal français, Denis Trudel, et le mathématicien Charles Castonguay dénoncent le manque de rigueur de l’Association des études canadiennes de Jack Jedwab et du Quebec Community Groups Network (QCGN), successeur d’Alliance Québec, qui ont récemment diffusé la prétendue nouvelle à l’effet que les francophones du Québec avaient maintenant un plus gros revenu que les anglophones. La vérité est toute autre, alors que le recensement de 2006 établit clairement que le revenu annuel moyen des anglophones (36 857$) est toujours de 4 000$ plus élevé que celui des francophones (32 824$). C’est ce qu’a clairement démontré le mathématicien Charles Castonguay en exposant les données de Statistique Canada en conférence de presse ce mardi.
La démarche tendancieuse de l’étude de Jack Jedwab et du QCGN diffusée le 3 mai dernier a été d’utiliser la médiane des revenus plutôt que la moyenne. Or, la médiane est le montant en deçà duquel se trouve le revenu de la moitié de la population alors que celui de l’autre moitié est au-delà. Elle donne le même poids à un salarié de 30 000$ par an qu’à un autre touchant 300 000$. L’erreur ainsi diffusée est d’autant plus évidente que la différence entre les revenus moyen (36 857$) et médian (24 617$) des anglophones est de plus de 12 000$ chez les anglophones alors que cette différence entre la moyenne (32 824$) et la médiane (26 388$) n’est que de 6 000$ chez les francophones. « Cela démontre bien que les hauts salariés sont nettement plus nombreux chez les anglophones que chez les francophones », ajoute M. Castonguay.
Cette entreprise de désinformation est aggravée par le fait que l’Association des études canadiennes et le QCGN aient largement médiatisé leur sondage qui posait des questions sur leurs perceptions du salaire moyen — plutôt que médian – des deux groupes linguistiques. Jack Jedwab avait ensuite affirmé que les Québécois ont « des préjugés » lorsqu’ils estiment que les anglophones du Québec gagnent plus d'argent que les francophones.
« Le procédé est tordu et manipulateur », affirme Denis Trudel, porte-parole du MMF. « Dans les faits, le revenu moyen des francophones est encore de 12% inférieur à celui des anglophones, alors qu’il l’était de 35% à l’époque du rapport Laurendeau-Dunton de 1965. Il y a eu progrès, mais un important fossé demeure », tient à préciser M. Trudel. « Il est pour le moins regrettable que le ministère du Patrimoine canadien verse des millions de dollars par année à ces deux groupes pour produire des campagnes médiatiques aussi erronées », concluent à l’unisson MM. Trudel et Castonguay.
Contrairement à ce qu’ont avancé Jack Jedwab et le Quebec Community Groups Network
Le revenu moyen des Québécois francophones est toujours nettement inférieur à celui des anglophones
« Le procédé est tordu et manipulateur », affirme Denis Trudel, porte-parole du MMF.
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