La semaine dernière, François Legault a dit que la souveraineté est difficile à vendre, à cause de la méfiance que la population éprouve envers la classe politique.
L'ex-ministre péquiste s'est fait rapidement rappeler à l'ordre. Mais il a peut-être raison.
Regardez la remontée spectaculaire de Jean Charest. Moins le chef du PLQ agit, plus il est populaire ! Les citoyens se méfient tellement des politiciens qu'ils votent pour ceux qui ne font rien !
Pas facile, dans un tel contexte, d'arriver avec un projet aussi ambitieux que la souveraineté.
On est encore en train de se demander si on devrait permettre les virages à droite aux feux rouges, alors imaginez la séparation du Québec ! On en aurait pour 15 ans d'études et de commissions...
UNE GUERRE DE CHIFFRES
Cela dit, si les gens n'achètent pas la souveraineté, c'est peut-être parce que le PQ la vend mal... Revenons aux sources du projet.
Pourquoi René Lévesque voulait-il faire la souveraineté ? Pour que les Québécois soient officiellement considérés comme un peuple.
L'argumentaire était simple : c'était une question d'identité. Pas besoin d'avoir un MBA pour comprendre ça.
Malheureusement, au fil des ans, le discours indépendantiste s'est égaré dans les méandres obscurs du discours économique. À force de vouloir prouver que le projet indépendantiste était économiquement viable, les chantres du PQ ont fini par perdre le fil de leur pensée.
Ils se sont mis à parler de points d'impôt, de marché commun, d'union économique, de partage de la dette... Zzzzzzzzzzzzzzzzzz.
Ça vous excite le poil des jambes, vous, les points d'impôt ? Ça vous donne le goût de monter sur le toit de votre maison et d'agiter un drapeau ?
UN PARTI PARALYSÉ
Pas étonnant que la fièvre indépendantiste se soit atténuée. Seule une poignée de Québécois lisent le cahier Affaires des quotidiens. La majorité s'en sert pour partir leur feu de foyer ou tapisser le fond de leur litière...
Vous voulez ressusciter le projet indépendantiste de ses cendres ? Lâchez les chiffres au plus sacrant et revenez à la source de votre projet !
Ça fait un an et demi que je me pose la même question : qu'est-ce que le PQ attend pour reprendre le discours identitaire des mains de Mario Dumont ?
Crise des accommodements raisonnables, anglicisation rampante de Montréal, débat sur l'héritage du catholicisme, vertige devant la mondialisation, coupes dans la culture...
Cou'donc, les péquistes sont-ils sourds et aveugles ? Qu'est-ce qu'ils attendent pour sortir de leur torpeur et profiter de l'occasion ? Qu'on leur envoie une invitation en trois exemplaires ?
PAS LE BON CHEF
Qui sait ? Tout ça est peut-être une question de chef. Tout le monde sait que la passion principale de Pauline Marois, c'est l'économie, pas la culture. Chaque fois qu'elle parle d'identité, on la sent aussi mal à l'aise que Stephen Harper devant un regroupement de lesbiennes végétariennes.
L'ex-ministre des Finances est le produit d'une autre époque, celle où le PQ tentait de faire jouir le bon peuple en parlant de points d'impôt.
Or, l'expérience l'a prouvé : il n'y a pas de somnifère plus puissant qu'un mélange des discours économique et indépendantiste.
Le PQ fait du porte-à-porte pour tenter de nous vendre son projet. Donnez-nous le goût de l'acheter, bordel, et arrêtez de nous parler des modalités de paiements !
Le retour aux sources
L'ex-ministre péquiste s'est fait rapidement rappeler à l'ordre. Mais il a peut-être raison.
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