En fin de semaine s'est tenu à Montréal un bien triste évènement réunissant les nostalgiques des belles années du Parti québécois. C'est au cours d'un congrès de réflexion réunissant quelques centaines de zélotes péquistes qu'on a pu retrouver une Pauline Marois à l'image refaite, dynamique et habillée d'une nouvelle paire de lunettes, comme l'avaient fait avant elle Sarah Palin et Ségolène Royal.
Le PQ pense avoir trouvé sa planche de salut en ressuscitant le démagogique débat identitaire laissé en plan par l'Action démocratique avant sa disparition de la carte électorale lors des élections de décembre 2008. Le président du parti, Jonathan Valois, y est même allé de son grain de sel en déclarant être tanné de ne pouvoir acheter son bagel en français à Montréal. Pierre Curzi s'est avoué vaincu et accepte l'idée d'étendre la loi 101 aux cégeps du Québec. Et Pauline avance l'idée complètement folle d'étendre cette même loi 101 aux enfants des services de garde. Un peu plus et on décrétait la peur de l'autre et la renaissance du grand péril jaune.
Il est aussi étonnant de constater que Pauline Marois veuille remettre au programme politique de l'Assemblée nationale une autre version de son projet de loi 195 portant sur l'identité québécoise. Le PQ persiste et signe en voulant créer le concept abstrait de citoyenneté québécoise, une autre idée saugrenue qui viendra créer deux catégories de citoyens, projet voué à l'échec sur le plan légal. Il n'y a pas si longtemps, l'on s'étonnait de voir la ministre Christine St-Pierre ramener le débat de l'égalité entre les hommes et les femmes en voulant clarifier le préambule de la Charte des droits et libertés. Pauline veut, elle aussi, rouvrir ce débat.
CENSURE
Le Parti québécois n'a pas d'avenir. Il fait partie de ce genre d'organisation sclérosée devenue incapable de se renouveler et pour qui la peur identitaire et celle de disparaître constituent les dernières cartes à jouer. Ce qui choque, c'est aussi avec quelle candeur la chef du PQ manipule les idées et les concepts. Étendre la loi 101 aux cégeps afin de forcer les immigrants à poursuivre leurs études en français? Rien de plus faux. Ce sont les étudiants «québécois de souche» qui gonflent davantage les clientèles des cégeps anglophones. Étendre la loi 101 aux services de garde constitue un acte de censure ridicule comme si l'on devait allumer le feu de la guerre linguistique en prenant pour otages des petits enfants qui ne demandent qu'à jouer !
À voir les péquistes aller en fin de semaine et rêvasser de langue, de culture et d'histoire, on se serait crus dans les belles années 70, où le Québec revendiquait politiquement comme un adolescent en soif de pouvoir et d'épanouissement. Le problème pour Marois et ses troupes déconnectées, c'est que le Québec a franchi le XXIe siècle. Nos priorités en tant que collectivité ne sont plus celles liées à l'indépendance ou la formation d'un pays. La structure politique et j'oserais même dire la langue ont bien peu d'impact lorsqu'on ne sait même pas de quoi sera fait le lendemain.
La nouvelle génération de Québécois est beaucoup plus préoccupée par l'environnement et l'avenir de notre planète, la pérennité de nos soins de santé, se trouver un travail et être heureux en famille. Tant et aussi longtemps que les zélotes péquistes vivront en marge de la société québécoise, ils seront condamnés à l'opposition.
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