À la suite de l’article « Québec s’oppose aux minorités francophones », du journaliste Philippe Orfali (Le Devoir, 22 janvier), je ne peux m’empêcher de réagir. Récemment, le gouvernement du Québec a pris une position allant à l’encontre des communautés francophones vivant en situation minoritaire de crainte de se voir obligé d’augmenter les services à sa communauté linguistique minoritaire. Je trouve vraiment déplorable que le Québec, qui est notre grand frère, n’ait pas la capacité, ni le courage, de se tenir à nos côtés pour s’assurer que les francophones de partout au Canada sont respectés et demander à tous les gouvernements provinciaux de soutenir nos communautés. Le Québec doit continuellement travailler à défendre son statut de nation francophone, mais je ne crois pas que ce soit en se repliant sur lui-même qu’il y parvienne. Le Québec doit s’ouvrir au débat de la francophonie canadienne, car c’est également de sa survie dont il s’agit.
Nous, les francophones de l’Alberta, comptons sur un leadership fort et engagé du Québec qui articule la vision d’un Québec s’affirmant dans son identité de nation francophone tout en reconnaissant l’importance de la contribution des francophones de partout au Canada pour soutenir le fait français au Québec. Au contraire, le Québec continue de se refermer sur lui-même et le résultat de ce dernier geste posé à la Cour suprême du Canada est de dire notamment aux nombreux Québécois et Québécoises — et ils sont nombreux — qui ont choisi l’Alberta pour des raisons économiques, qu’ils et elles ne sont plus protégés et que le Québec les abandonne. Que ferez-vous lorsque la prochaine génération voudra revenir au Québec pour découvrir leurs origines et visiter leurs familles sans pouvoir communiquer avec elles, car le Québec a dit non à l’enseignement du français dans l’Ouest canadien ?
Le message passé est clair. Nous devons désormais nous défendre seuls, sans compter sur l’appui de nos frères et soeurs du Québec, pour nous assurer notamment que nous n’assimilerons pas vos compatriotes. Je crois plutôt que la responsabilité est entre vos mains : laisser la position de l’État du Québec nous rabattre ou faire tous les efforts nécessaires pour ramener votre gouvernement à l’ordre. Je vous invite à y réfléchir et à agir. Signé : un francophone de l’Alberta, fier et convaincu, qui ne baissera pas les armes jusqu’à la dernière heure.
FRANCOPHONES HORS QUÉBEC
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