La plupart des Américains savent que les politiciens font des promesses qu’ils ne tiennent jamais ; peu d’entre eux savent que les politiciens font des promesses qu’ils n’ont pas les moyens de tenir, ainsi que le révèle très clairement la position politique du président Obama sur le désastre du Deepwater Horizon dans le Golfe du Mexique.
Obama a fait les déclarations suivantes :
Il a dit à sa « commission indépendante » enquêtant sur la marée noire dans le Golfe d’ « analyser méticuleusement le désastre et ses causes afin de s’assurer que le pays ne soit plus jamais confronté à ce type de catastrophe. » En plus du fait que les commissions présidentielles sont connues pour fournir des rapports douteux et des recommandations inefficaces, quelqu’un croit-il réellement qu’il soit possible de trouver un moyen d’empêcher définitivement tout accident industriel de se produire ? Même si les efforts des commissions et leurs recommandations arrivent à réduire la probabilité de tels accidents, ce désastre ne prouve-t-il pas qu’il en suffit d’un seul ? Et des événements imprévisibles se produisent tous les jours.
Le président a dit, « si les lois ne suffisent pas, elles seront changées ». Mais aucun président ne peut faire cela, c’est la prérogative du Congrès, et le président doit certainement savoir combien il est difficile d’obtenir du Congrès qu’il change quoi que ce soit. Il a également dit que « si la surveillance effectuée par le gouvernement n’était pas assez forte, cela aussi changera ». Vraiment ? Même s’il remplace chaque personne occupant un poste de contrôle, il ne peut rien garantir. Les personnes nommées à des postes de régulation ont toujours eu des liens avec les industries qu’elles contrôlent, et peuvent compter sur des emplois lucratifs dans ces mêmes industries une fois leur job gouvernemental terminé. Aussi longtemps que l’argent des corporations pourra influencer l’action gouvernementale, il ne faudra pas attendre du Congrès ni des contrôleurs qu’ils puissent changer les lois ou les procédures de régulation en vue de les rendre plus efficaces, et il n’y a rien qu’aucun président puisse faire à ce sujet. Même la tentative du Congrès d’augmenter la limite de responsabilité de l’entreprise, concernant la marée noire, de 75 millions de dollars à 10 milliards de dollars a échoué lamentablement.
Le président a dit que « si les lois sont enfreintes, les coupables seront traduits en justice » et que BP serait tenu responsable de l’«horrible désastre». Il a dit que BP paiera la note, et BP a précisé qu’il assumera sa responsabilité quant au nettoyage et qu’il compensera toute réclamation « légitime et vérifiable objectivement » quant aux dégâts matériels, aux dommages corporels, et aux pertes commerciales. Mais la « justice » est rendue dans les tribunaux américains, pas par le pouvoir exécutif.Toute tentative de faire valoir la responsabilité de BP sera jugée par les tribunaux à la même lenteur que celle d’Exxon Mobile dans l’affaire de la marée noire en Alaska, et elle aura probablement les mêmes résultats.
La marée noire de l’Exxon Valdez se produisit dans la Baie du Prince William le 24 Mars 1989. Dans l’affaire Baker contre Exxon, un jury d’Anchorage accorda 287 millions de dollars de dédommagements au civil et 5 milliards de dollars au pénal, mais après dix-neuf ans de jugements en appel, la Cour Suprême, le 25 juin 2008, décida de réduire l’indemnité au pénal à 507, 5 millions de dollars, à peine un dixième de la somme initiale accordée par le jury. En outre, dix-neuf années d’inflation avaient encore réduit d’autant cette somme.Durant toutes ces années, beaucoup des gens qui auraient dû être dédommagés par ces fonds d’indemnités sont morts. Les Dirigeants appellent cela la justice.Et vous ?
Ceux d’entre vous qui vivez dans les états côtiers qui seront finalement affectés par le désastre de Deepwater Horizon, croyez-vous réellement que le Président peut tenir sa promesse de forcer BP à assumer ses responsabilités ? Pendant que tous les procès intentés en réponse au désastre s’éterniseront au travers du système légal, M. Obama, lui, grisonnant, desséché, bien installé dans un fauteuil somptueux à la Librairie Présidentielle Obama, sera complètement hors-jeu, et exempt de toute responsabilité. Les politiciens qui se rendent coupables d’une telle duplicité savent qu’ils ne pourront jamais tenir leurs promesses. Ils savent qu’ils mentent; pourtant ils le font compulsivement. Aesop écrit, « Un menteur ne sera pas cru, même quand il dit la vérité. » Peut-être est-ce la raison pour laquelle les politiciens ne la disent jamais.
Le gouvernement en Amérique repose sur la loi. Les législateurs la rédigent, l’exécutif la met en application, et les tribunaux l’utilisent.Mais la loi est un mensonge. On nous dit de respecter la loi et qu’elle nous protège. Mais c’est faux. Pensez-y tous ! La loi et les forces de l’ordre n’entrent en jeu que secundum vitium (après que le crime soit commis). La police ne se montre pas avant que vous soyez agressé, dévalisé, ou tué ; ils arrivent après. Donc, en quoi cela vous protège-t-il ? Oui, si un rapport de confiance est trahi, vous pouvez poursuivre la personne si vous en êtes capable, et encore, ce n’est pas une certitude. (Souvenez-vous des victimes de la catastrophe de l’Exxon-Valdez !) Même si le coupable est sanctionné, serez-vous tout à fait « comme avant » ? Sûrement pas. Se fier à la loi est une folie. Tout ceci est établi, renforcé, et légalisé par les menteurs.
La loi est un crime majeur, bien plus grand que les activités qu’elle proscrit, et vous n’avez aucun moyen de vous en protéger. Les gouvernants se protègent eux-mêmes. La loi ne protège pas les gens. Elle est simplement un outil de châtiment. Elle peut tout juste être utilisée, souvent sans succès, pour se dédommager du malfaiteur. Elle n’efface jamais le crime. Exécuter le meurtrier ne ramène jamais sa victime à la vie.Mettre en prison les arnaqueurs de Ponzi ne vous rend pas votre argent perdu. Et assigner BP en justice ne rendra pas les marais de Louisiane, ne ramènera pas la faune marine détruite, ou toute autre forme de vie sauvage, et ne rendra pas aux victimes ce qu’ils ont perdu.Suivez attentivement ce qui se produira dans les vingt prochaines années pendant que le gouvernement usera de la loi pour protéger BP, Transocean, et Halliburton tandis que les réclamations de tous ceux affectés par la marée noire disparaîtront dans les sables mouvants du système légal étasunien.
Jim Kouri, citant des études du FBI, écrit que « certains traits de caractères révélés par des tueurs en série ou des criminels peuvent être observés chez un grand nombre de membres de la sphère politique »; ils partagent les caractéristiques des psychopathes, qui sont hermétiques à l’altruisme, comme l’empathie envers leurs victimes ou le remords ou le sentiment de culpabilité vis-à-vis de leurs crimes. Ils possèdent les traits de personnalité du menteur, du narcissique, de l’égoïste et du vaniteux. Ce sont les personnes auxquelles nous avons confié notre destin. L’échec des États-Unis d’Amérique chez eux et dans le monde est-il si incroyable ?
Certains peuvent prétendre que tout ceci est une affirmation audacieuse, extrême. J’étais moi-même surpris en lisant les données de Kouri. Mais pour les illustrer, il est facile de trouver des preuves anecdotiques. Lors de la dernière campagne présidentielle, John McCain a répondu ‘Bomb, bomb, bomb’ à la question portant sur l’Iran. Personne au gouvernement n’a exprimé le plus petit remords au sujet du meurtre de dizaines de milliers de gens à la fois en Irak et en Afghanistan, qui n’avaient absolument rien à voir avec les événements du 11 septembre, ni au sujet du ciblage prémédité de femmes et d’enfants par des drones sans pilote au Pakistan. Qu’est-ce qui distingue les tueurs en série de ces officiels du gouvernement ? La seule chose c’est qu’ils ne tuent pas eux-mêmes mais délèguent leurs crimes à d’autres.Mais c’est exactement ce que la plupart des parrains de Cosa Nostra faisaient.
Donc, certaines questions doivent être posées : le gouvernement des États-Unis d’Amérique est-il devenu une entreprise criminelle ? La nation est-elle dirigée par des psychopathes ? Comment expliquer l’appauvrissement de la population, la promotion du complexe militaro-industriel et de guerres sans fin avec leurs massacres et génocides, la dégradation de l’environnement, le désintéressement de la détérioration infrastructurelle et le soutien, à l’étranger, de gouvernements autoritaires et corrompus (souvent appelés démocraties) ? Pire que cela, pourquoi les entreprises peuvent-elles s’enrichir durant ces guerres pendant que les populations sont elles invitées à se sacrifier ? Pourquoi le gouvernement n’a-t-il jamais essayé d’empêcher de tels profits ? Ce n’est pas tant qu’il n’en soit pas capable. Dans le langage commun, faire du mal au peuple est considéré comme un crime.
Ce l’est encore bien plus lorsque ce mal est fait par les gouvernements, les systèmes légaux, ou les entreprises. Le gouvernement utilise la loi pour faire du mal au peuple ou protéger les dirigeants des conséquences du mal qu’ils font constamment au peuple. Il n’y a qu’à voir comment aucun responsable de la Massey Energy Company n’a jamais été poursuivi pour le désastre de la mine de charbon d’Upper Big Branch. Quand les entreprises sont accusées de malversation, elles répondent souvent que ce qu’elles ont fait était légal, mais légal n’est pas synonyme de juste. Lorsque les criminels parviennent au pouvoir, ils légalisent la criminalité.
A moins que le gouvernement des États-Unis ne modifie son comportement, la nation est condamnée. Aucun membre du gouvernement ne semble se rendre compte que la dissimulation encourage la méfiance, la méfiance la suspicion, et que la suspicion mène ensuite à la censure. Le manque de prise de conscience de la part du gouvernement n’est-il pas une preuve de psychopathologie criminelle ?
Article original en anglais : The Psychopathic Criminal Enterprise Called America, The Government uses the Law to Harm People and Shield the Establishment, publié le 4 juin 2010.
Traduction : Pascal Sacré pour Mondialisation.ca
John Kozy est professeur de philosophie et de logique à la retraite qui tient un blog sur des sujets politiques, économiques et sociaux. Après avoir servi dans l’armée US pendant la guerre de Corée, il passa vingt années comme professeur d’université et les vingt années suivantes comme écrivain. Il a publié un manuel en logique formelle commerciale, dans des revues académiques et quelques magazines commerciaux, et a signé des éditoriaux de journaux à titre d’invité.
Vous pouvez trouver ses travaux sur le net à l’adresse http://www.jkozy.com/ et vous pouvez lui écrire à partir de la page d’accueil du site.
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