Le projet de Legault reçoit un fort appui

Mirage ou réalité, la simple évocation d'un nouvel acteur dans l'arène politique provinciale a modifié l'échiquier

Droite québécoise - Force Québec



Denis Lessard (Québec) Mirage ou réalité, la simple évocation d'un nouvel acteur dans l'arène politique provinciale a modifié l'échiquier.
Un sondage mené par CROP au mois d'octobre donne la mesure du ras-le-bol des électeurs: la satisfaction à l'égard du gouvernement Charest pique du nez, la cohorte des indécis gonfle à vue d'oeil et, tout à coup, Jean Charest et Pauline Marois perdent des appuis. La possible naissance d'un nouveau parti dont François Legault serait le chef enthousiasme le public.
Si des élections avaient lieu cette semaine, l'hypothétique parti de François Legault récolterait pas moins de 39% des suffrages. C'est presque autant que le PLQ et le PQ réunis, qui récolteraient respectivement 21 et 22% des suffrages.
C'est au PQ que le nouveau parti fait un peu plus mal puisque 28% des électeurs péquistes et 22% des libéraux donneraient leur appui à François Legault.
Le nouveau parti puise des appuis de tous les horizons, tant à droite qu'à gauche, note Youri Rivest, analyste à CROP: «C'est la nouveauté qui attire, le changement. Cela attire les gens qui trouvent que, au Québec, rien ne bouge.»
Dans ce sondage, réalisé auprès de 1000 internautes du 15 au 19 octobre derniers, la maison CROP observe que le taux de satisfaction à l'endroit du gouvernement Charest a diminué singulièrement en un mois: il est passé de 32 à 20%, un creux record pour le gouvernement libéral.
Les chiffres sur le mécontentement sont révélateurs, selon M. Rivest. Habituellement, les Québécois se disent «un peu» satisfaits ou insatisfaits. Cette fois, ils sont 42% à se dire «très insatisfaits». «Les gens sont en colère», explique le spécialiste.
Bien sûr, une enquête par internet a ses limites comparativement à un échantillonnage téléphonique comme celui du mois de septembre, mais toutes les données de l'enquête convergent.
Par rapport au mois de septembre, avant répartition des indécis, le PQ perd 7 points et passe de 32 à 25% dans les intentions de vote. Les libéraux perdent 3 points, à 22%. Les deux principaux partis récoltent moins de la moitié des votes, tandis que le pourcentage d'indécis passe de 19 à 26%. L'appui aux «autres partis» grimpe subitement de 13 à 19%, «et bien des gens qui ont opté pour «autre» ont précisé le parti de François Legault. C'est énorme, spectaculaire, c'est le sondage du ras-le-bol» observe M. Rivest.
«Pour bien des Québécois, la réponse n'est ni le PQ ni le PLQ.» Cela s'observe aussi dans la popularité des chefs. Au mois de septembre, les électeurs étaient 25% à désigner Jean Charest comme meilleur premier ministre, et 26% préféraient Pauline Marois. Quelques jours après que le nom de Legault eut flotté dans les médias, M. Charest glisse à 18% et Mme Marois recule à 21%. En même temps, la proportion de répondants qui ne veulent d'«aucun des deux» comme premier ministre a bondi de 16 à 34%.
Le spectre d'une nouvelle voie touche durement le PQ, mais c'est loin d'être une bonne nouvelle pour les libéraux parce qu'il brouille les cartes dans l'électorat francophone. Avec cette épée de Damoclès, les libéraux se retrouvent à 19% d'appuis chez les francophones. «Ils se marginalisent, sont plus proches de l'ADQ (14%) et de Québec solidaire (11%) que du PQ, qui reste confortablement en avance avec 40% d'appuis.»
Quant à l'option souverainiste, qui oscillait dans les 30% d'appuis depuis un an, elle récolte 42% en octobre.


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