Le PQ tâtonne

« Cette campagne vise à faire avancer le Québec vers la souveraineté », a dit Mme Marois hier. Voilà qui ajoute à la confusion.

Pratte-le-tâtillon...


La campagne du Parti québécois a été perturbée en fin de semaine par les manifestations tenues par les (rares) partisans de l'ancien député Jean-Claude St-André, furieux que celui-ci ait été écarté de l'investiture du parti dans L'Assomption. Dans ce dossier, Mme Marois a fait preuve de calme et de fermeté, ne se laissant pas intimider par les «purs et durs» de l'indépendance. C'est tout à son honneur.
Durant la fin de semaine, le Parti québécois a aussi publié sa plateforme électorale. À cet égard, Mme Marois ne semble pas avoir réussi à amener la formation à se donner des orientations claires. En fait, on ne se souvient pas d'une plateforme péquiste aussi vague et éparpillée. L'incident St-André, pour marginal qu'il soit, met en relief la position paradoxale du PQ au sujet de la souveraineté. «Nous gouvernerons le Québec comme des souverainistes», annonce la plateforme électorale. Que signifie «gouverner en souverainistes», à part multiplier les occasions d'affrontement avec le gouvernement fédéral ? Un gouvernement Marois ferait-il activement la promotion de l'indépendance, comme Mme Marois l'a longtemps prôné ? Si le parti ne propose plus d'échéancier référendaire, exclut-il pour autant la tenue d'un référendum lors d'un premier mandat, si les conditions sont gagnantes ? «Cette campagne vise à faire avancer le Québec vers la souveraineté», a dit Mme Marois hier. Voilà qui ajoute à la confusion.
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Pour le reste, le programme électoral péquiste est un catalogue de bonnes intentions : «réinvestir en éducation», «doubler l'offre de service de transport collectif », « augmenter le nombre de logements sociaux», etc. Le document ne comporte ni priorisation ni évaluation des coûts de ces différentes mesures.
La présence d'un cadre financier dans une plateforme électorale n'est pas une garantie de réalisme, comme on le constate cette année dans le cas de l'ADQ et comme on l'a vu en 2003 dans le cas du PLQ. Néanmoins, chiffrer ses engagements électoraux impose un effort de rigueur. C'est pourquoi c'est devenu, pour tous les partis, un passage obligé. La crédibilité du programme électoral du PQ souffre de cette absence de chiffres.
Le document se termine par une étrange annexe, intitulée «Penser l'avenir». On y trouve des objectifs audacieux dont on comprend mal qu'ils ne soient pas énoncés dans le corps du document :
? «Il faut que les structures de l'État soient beaucoup plus simples» ;
? «Il faut débureaucratiser, simplifier les étapes, alléger les organigrammes, assouplir la production des services.»
Comment un gouvernement Marois s'y prendrait-il pour mettre en place une réforme aussi ambitieuse de l'État ? Cela se traduirait-il par une diminution du nombre d'organismes, du nombre de fonctionnaires ? Mystère.
Ultime surprise, la dernière phrase de la plateforme aurait pu se trouver dans le manifeste électoral de Jean Lesage : «Le Québec a besoin d'un gouvernement qui ambitionne que nous soyons maîtres chez nous.»
Le Parti québécois de 2008 ne semble pas vraiment savoir où il s'en va ni où il veut amener le Québec. Pour l'électorat, ce tâtonnement est bien plus inquiétant que les élucubrations de Jean-Claude St-André et de sa poignée de partisans.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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