Le webmestre Bernard Thompson a lancé son essai dimanche. (Photo: Olivier Croteau)
Cindy Levesque - Hérouxville n'a pas encore dit son dernier mot. Un essai signé Bernard Thompson, le webmestre de la municipalité, a été lancé dimanche dernier. Les premiers exemplaires sont déjà sur les tablettes de libraires.
"L'accueil est très bon, je n'ai eu aucun commentaire négatif", se réjouit M. Thompson, fort occupé après un lancement local dimanche où il a répondu aux questions de ces concitoyens.
Le syndrome Hérouxville ou les accommodements raisonnables permettra aux lecteurs de se faire une idée de la situation, estime-t-il. "Si ça peut donner une ouverture d'esprit, en constatant comment ça s'est vraiment passé de l'intérieur..." souhaite le webmestre et nouvel écrivain.
Certaines personnes pourraient toutefois sortir un tantinet écorchées de leur lecture, convient Bernard Thompson. "Mais ce ne sont pas non plus des énormités. C'est permis de faire des critiques plus acerbes! Certains pourraient prendre ça plus dur, mais on nous a secoués, aussi", précise-t-il.
Point de vue
Vrai que Bernard Thompson n'y va pas de main-morte dans le petit livre publié chez Momentum. La dérive des accommodements raisonnables ne trouve aucune sympathie dans l'oeil du retraité, qui les hache menu dès l'ouverture du récit, question de bien planter sa prise de position.
Exit, par ailleurs, la perception de "simples ruraux" dont ont souffert de façon collective les Hérouxvillois. Quiconque espère trouver ici la preuve d'une profonde ignorance sera déçu: Bernard Thompson maîtrise sa technique d'écriture et s'il se laisse parfois aller à un lyrisme incongru, son point de vue est décortiqué, structuré, alimenté de sources glanées ici et là. Que l'on soit d'accord ou pas.
Évidemment, l'ensemble est subjectif: c'est un essai. Le ton cinglant pourra malgré tout surprendre. André Veillette, ex-préfet de la MRC de Mékinac qui a froissé certaines susceptibilités ce printemps, n'y échappe pas. Idem pour ceux qui ont "osé" critiquer l'action d'Hérouxville, qu'il s'agisse des journalistes, des chroniqueurs ou des ministres.
Bernard Thompson insiste d'ailleurs sur le large appui populaire qu'a provoqué l'"affaire Hérouxville", citant en preuves les milliers de courriels et d'appels reçus depuis les tout débuts.
L'auteur revient longuement sur la participation d'André Drouin à Tout le monde en parle ainsi que sur la rencontre avec les femmes musulmanes en février dernier. Cette dernière section tente visiblement de démontrer que tout n'a pas été aussi rose que les gros titres des médias. On y sent plutôt une grande cacophonie, racontée avec moults sous-entendus, dont aucun participant ne sort vraiment gagnant.
Les médias, évidemment, se gardent une place importante de la chronologie d'où ils ressortent aussi écorchés, à croire que la grande majorité des journalistes n'a pas su saisir l'essence du message lancé par Hérouxville.
L'essai se veut en finale un étrange mélange des genres, où se côtoient prise de position, explication objective et dépôt de toute la documentation adoptée par Hérouxville (le sondage initial, les normes de vie et même les pistes de solution proposées par le conseiller André Drouin y figurent en entier). Avis aux intéressés.
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[En complément]
« Accommodements raisonnables » est une expression sur toutes les lèvres, c'est même un débat, une commission d'enquête! Imaginez: un village de 1 300 citoyens, après un sondage en bonne et due forme, édicte son code de vie à ceux qui voudraient habiter au quotidien dans ce coin de paradis. C'est rapidement devenu l'affaire Hérouxville, puis elle-même baptisée, le syndrome Hérouxville!
Xénophobie, intolérance, racisme, préjugés, tels sont les vocables qu'empruntait le discours journalistique. L'événement a fait le tour de la planète, grâce à l'Internet, et les appuis sont arrivés par milliers.
Des propos de toute nature et des interprétations tout aussi rocambolesques les unes que les autres allaient déferler à travers monts et vallées, métropoles et villages, désignant ainsi la véritable équation que les politiciens devraient résoudre: affirmer l'identité d'un peuple.
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