En 2006, le Québec ne comptait plus que 23,9 % de la population canadienne. Pour la première fois, le Québec est tombé sous le seuil de 24 %. En 1956, la population du Québec représentait 28,8 % de la population canadienne. Cette diminution du poids démographique du Québec dans la fédération canadienne a des conséquences sur son poids politique. Actuellement, 24 % des députés de la Chambre des communes viennent du Québec. Au cours des prochaines années, la carte électorale devra sans doute être remaniée pour accorder davantage de députés aux provinces en forte croissance, notamment l'Ontario et l'Alberta.
Statistique Canada ne semble pas avoir encore publié des statistiques issues du recensement de 2006 donnant un portrait de l'évolution linguistique du Canada, mais il y a fort à parier qu'on constatera également un recul du français dans l'ensemble du Canada, et même vraisemblablement au Québec. À cet égard, selon les statistiques obtenues du Bureau de la traduction en vertu de la Loi sur l'accès à l'information, 88 % de la traduction en langues officielles se fait de l'anglais vers le français dans l'administration fédérale, ce qui indique qu'au total, dans l'ensemble du Canada, les 380 000 fonctionnaires fédéraux travaillent à peu près neuf fois sur dix en anglais. Le bilinguisme fédéral est davantage une façade qu'une réalité.
Récemment, le mathématicien Charles Castonguay écrivait au sujet du français et de l'anglais que, selon le recensement de 2001, 85 % de la population du Canada connaissait la langue anglaise, alors que seulement 31 % de la population se considérait capable de parler français. La connaissance de l'anglais a progressé depuis 1970, alors que la connaissance du français a stagné.
Bref, les Québécois deviennent constamment plus minoritaires au Canada, et le français y perd du terrain.
Bernard Desgagné
Gatineau
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