Bizarre cette conjoncture. Selon les plus récents sondages, le PQ est en hausse, les appuis à l’indépendance aussi mais, en même temps, les Québécois s’apprêtent à voter encore massivement pour le NPD, un parti résolument fédéraliste et traditionnellement centralisateur.

La bipolarité des Québécois dans toute sa splendeur. L’incohérence politique la plus totale. Le Canada doit trembler de peur... quand il voit flotter le fleurdelysé dans les rues de Montréal...

Pourtant, ce n’est parce qu’ils ne se font pas rabâcher les oreilles avec le projet du pays. Et depuis le temps qu’on en parle, faut-il réexpliquer l’utilité possible du Bloc? Apparemment, plusieurs n’ont pas encore compris... Ou ils ont finit, comme un grand nombre d'électeurs, à ne plus y croire du tout.

Pensons-y une seconde : comment peut être expliquer, logiquement, que l’on se prépare à voter pour un Ontarien fédéraliste pur et dur comme Thomas Mulcair, un ex d’Alliance Québec, et dire aussi aux sondeurs, qu’on voterait Oui à l’indépendance.

Dire Non avec Mulcair et Oui au pays ensuite... Chanter l'Ô Canada dans la douche et fredonner L'Alouette en colère quand ça fait l'affaire...

Il y a, tout au moins, mensonge quelque part. Peut-être dit-on Oui parce que, tout simplement, on ne se résigne pas encore tout à fait à dire Non.

Ou peut-être ne sait-on pas vraiment ce qu’on dit. Du coup, on ne sait plus que penser.

On porte le pays à la boutonnière comme un coquelicot sans trop savoir ce que ça veut dire. On sait seulement que ça paraît bien entre «nous»... Ça ne nous empêche pas de voter pour les «autres»...