Le Parlement juif, de Disneyland à Bruxelles

Le point sur une saga qui ne fait que débuter.

Géopolitique - Conflit israélo-palestinien




Pendant que les chiens de notre espèce aboient*, la caravane du Parlement juif européen continue à naviguer avec sérénité sur un océan de flammes. Le point sur une saga qui ne fait que débuter.
Comme l’Histoire s’en souviendra, c’est début avril 2011 que l’oligarque ukrainien, le milliardaire Igor Kolomoisky fondait à Disneyland l’Union juive européenne (European Jewish Union, EJU).
Un lieu de naissance hautement symbolique car, peu après, l’EJU annonçait la création d’un « Parlement juif européen » de 120 membres, comme la Knesset. Son but ? Donner une voix à chaque Juif, de Dublin à Dniepropetrovsk.
Le tout dans la transparence démocratique la plus totale : le processus se déroulerait sur internet, permettant ainsi à tout Juif, où qu’il réside, de voter sans problème. A tout non-Juif aussi d’ailleurs, et plusieurs fois même, s’ils sont séduits par le concept.
Les choses ont suivi leur cours et, voici quelques jours, l’EJU a annoncé avec fierté que les « Juifs européens » avaient désigné 1.000 candidats parlementaires issus de 54 pays. Ne reste plus qu’à élire les meilleurs.
A un minuscule détail près : d’après le site de la JTA**, l’EJU a, semble-t-il, négligé d’aviser les éminentes personnalités ainsi choisies de leur désignation sans parler de solliciter leur accord.

Ainsi, en Belgique, la députée bruxelloise Viviane Teitelbaum a-t-elle découvert sa candidature par hasard et a cru devoir décliner cet honneur. Même l’ex-Président du CCOJB, Joël Rubinfeld, s’il a trouvé l’idée excellente, a jugé le procédé quelque peu cavalier.

D’autres éminentes personnalités ont aussi honoré de leur présence « à l’insu de leur plein gré », la liste des candidats : David Beckham, Roman Polanski, la styliste Stella McCartney ou l’acteur Sacha Baron-Cohen (« Borat ») entre autres.
Remarque personnelle : on ne saurait trop approuver ce dernier choix. S’il était élu, M. Baron-Cohen ferait un Président tout à fait adapté à l’auguste Assemblée en voie de création. En attendant cette heureuse issue, cette liste a aussi permis des découvertes assez inattendues.
Ainsi figurent en bonne place, parmi les candidats, Constantin von Hoffmeister, membre éminent du parti néo-nazi allemand NPD tout comme ce sioniste convaincu qu’est Dieudonné M’bala. Où diable le judaïsme va-t-il se nicher ?
Un Roi des Juifs d’Europe ?
Ceci dit, il n’y a pas de quoi s’inquiéter. L’EJU a prévu le cas d’élus refusant de siéger. Ce serait alors le suivant sur la liste -s’il est d’accord, bien sûr- qui prendrait sa place. Démocratie, quand tu nous tiens…
Curieusement, ce processus si ouvert ne semble séduire pas séduire plus que cela ni les dirigeants des communautés juives ni les Israéliens. A la notable exception d’Israël Beteinu, le parti d’extrême droite d’Avigdor Lieberman, qui applaudit des deux pieds.
Si l’on ose risquer une critique, tous ces gens ont bien tort. Car la démarche de l’EJU ne fait que débuter : après la mise en place d’un corps législatif s’imposera celle d’un pouvoir exécutif.
Et quand Igor 1er Kolomoisky, Roi des Juifs d’Europe, sera sur le trône, il saura se souvenir de ceux qui n’auront voté comme il faut quand il le fallait…
* http://www.cclj.be/article/3/2210
* http://www.jta.org/news/article/2011/10/24/3089934/sacha-baron-cohen-a-jewish-parliamentarian-one-reason-to-doubt-new-euro-jewish-parliamen


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé