25 avril 1849

Le Parlement brûle !

Le parlement brûle - 1849

« Les souvenirs profonds ne laissent pas d’épitaphe »
(Melville)


On a eu notre lot, ce mois-ci, de commémorations édifiantes, tempérées par le charme discret du protocole. Ces formes de sollicitation de la mémoire collective ressemblent à la consultation des oracles dans la Grèce antique : elles sont moins animées par la nostalgie du temps perdu que par le besoin de conjurer l’incertitude de l’avenir. Curieusement, les médias n’ont rien voulu savoir du rappel historique qu’on va lire. Patrimoine Canada devrait combler la lacune. Mais, à bien y penser, il ne faut peut-être pas s’en surprendre.
Flammes vengeresses
Tout le monde savait. Quelque chose se tramait. Le mot de passe avait circulé dans les officines du centre-ville, et les autorités, prévenues : « la fournaise surchauffe », « un peu plus et Dieu Tout-Puissant seul pourra calmer la tempête – la main de l’homme sera impuissante ». Simple échantillon de ce que le gouverneur Elgin appellera les « ragots séditieux et rancis de la presse montréalaise » (1).
Il n’aura fallu que quelques heures. Ce mercredi 25 avril 1849, sur la rue McGill, au cœur de la métropole du British North America, dans les lieux mêmes où les dirigeants de la Montreal Constitutional Association (MCA) s’étaient ligués, douze ans plus tôt, pour renverser le gouvernement et « écraser la rébellion dans l’œuf », la sanction royale venait à peine d’être apportée à la loi indemnisant les victimes de la répression militaire, que l’édifice, en proie aux flammes vengeresses, s’effondrait.
La même solidarité qu’en 1837 et 1838
Quand ils ne jouaient pas eux-mêmes les incendiaires, les plus zélés des pompiers avaient été priés de rester à distance. Et tandis que des soldats du 71ième Régiment et du 23ième Royal Welsh Fusiliers retournaient les saluts de la foule accourue dans un climat de kermesse, des officiers en civil s’étaient joints aux casseurs :

« plusieurs groupes de soldats et d’officiers, rapporte avec une belle candeur la Montreal Gazette, croisés ici et là pendant qu’ils se déployaient de façon ordonnée, ont été acclamés bruyamment, et la mine réjouie de ces vaillants compagnons montrait à quel point, sous l’uniforme de Sa Majesté, la solidarité de 1837 et de 1838 était encore vive en 1849, tandis que les salutations enthousiastes des civils exprimaient avec éloquence les sentiments qu’ils éprouvaient envers eux ».

Ce happening social n’était pas dû seulement à la fièvre du printemps. Le lendemain, n’eût été l’intervention énergique du colonel A. Gugy, une seule balle tirée par étourderie aurait pu dégénérer en un bain de sang, Place Jacques-Cartier, lorsque près de 2,000 manifestants armés et en colère, décidés à raser le marché Bonsecours où devait siéger le gouvernement, se sont heurtés à 200 soldats fidèles que les autorités étaient parvenues à mobiliser. Le même mixte de haute tension, de carnage et d’impunité devait se manifester encore les jours suivants.
« Un plan de récompense aux rebelles »
L’événement est à peine compréhensible aujourd’hui. Pour établir un parallèle, ce n’est pas vers l’incendie du Reichtag par les nazis en 1933 qu’on doit se tourner, mais plutôt imaginer un corps policier et des régiments de l’armée encourageant, à tous les échelons, les méfaits d’émeutiers gonflés à bloc par une presse partisane après le renversement d’une décision en appel à propos d’irrégularités flagrantes dans un dossier hautement controversé.
La loi en question visait à dédommager des pertes matérielles encourues par les patriotes ayant pris les armes durant les rébellions de 1837 et de 1838 - « un plan de récompense aux rebelles », bramaient les tories. Un coup de maître, sans contredit, redevable au tandem réformiste La Fontaine-Baldwin. [Sans l’appui du Bureau colonial à Westminster, cette loi, cependant, n’aurait jamais vu le jour->662].
Retour d’affect
Si l’on veut évaluer correctement ce passage à l’acte, il est nécessaire de tenir compte de l’un de ces ricorsi fréquents en histoire, comme dans la vie individuelle - sorte de retour d’affect virulent. Il faut bien laver son linge sale en famille de temps en temps. Cette loi a réactivé de vieilles blessures. Douze ans seulement la séparent de l’affrontement armé ayant opposé les tories aux « habs » du district de Montréal – écart suffisant, certes, pour jouir d’un certain recul, insuffisant toutefois pour oublier. Plus que des figures familières, la plupart des acteurs de 1849 sont, en effet, de vieilles connaissances ayant été étroitement mêlées aux aléas de la guerre civile (1837-1841).

Plusieurs bonnes raisons militaient en faveur de l’exaspération des tories, le fait notamment que d’anciens « rebelles » étaient à présent, sous l’ « Union », aux commandes de l’État fusionné suivant leurs exigences – baïonnettes, sabres, carabines et fusils en mains - le plus célèbre d’entre eux étant La Fontaine, « recherché », pendant la mémorable chasse aux sorcières, pour crime de « haute trahison ». Qui plus est, la loi prévoyait que ce seraient eux – ces hommes d’honneur, champions toutes catégories en matière de « loyauté » - qui, alors que leur énergie conquérante se trouvait à plat, devraient payer la note à même une taxe spéciale. Baisés jusqu’au trognon, les tories.

Un drame existentiel typiquement anglo-saxon
Le libellé de la loi est assez suggestif : des commissaires se voyaient autorisés à apporter aux victimes une compensation financière « eu égard aux pertes, destructions ou dommages à la propriété causés par les actes de violence de la part de personnes au service de Sa Majesté, ou des actes de violence de la part de personne agissant, ou prétendant agir, au nom de Sa Majesté, en vue de réprimer la dite rébellion ou pour la prévention d’autres perturbations ».
En clair, plus personne n’était dupe du psychodrame d’allégeance orchestré par l’état-major de l’armée en novembre 1837. À l’instigation des magistrats tory au service de la MCA, Colborne, le commandant militaire, avait usurpé les prérogatives des autorités civiles en ordonnant l’armement immédiat, sans commission « signée, scellée et délivrée », de 5,000 miliciens dans le district de Montréal contre le même nombre d’« Enfants du Sol », contraints à se défendre (et défendre leurs mandataires) avec des moyens de fortune. En fait de bravoure et de fair play, il s’est fait mieux. Il était admis, en outre, que la destruction des propriétés, les viols, le pillage, les vendettas privées, les incendies criminels et autres règlements de compte avaient été l’œuvre principalement de militaires ou de miliciens, dont l’enrôlement avait été grassement rétribué à même les coffres de l’armée.
On est au cœur ici d’un drame existentiel typiquement anglo-saxon avec cette hantise caractérisée de trahison, doublée d’un délire de persécution (confère, entre mille, la scène de l’interrogatoire dans King Lear, 3.7 et tout l’acte 5, ainsi que le Behemoth de Hobbes, récit instructif de la guerre civile anglaise). Inutile donc de chercher à savoir si un coup d’État a réellement été envisagé par les chefs patriotes : comme dans les crises de paranoïa ou les cas de largage anticipé dans les relations affectives agonisantes, pour les services secrets, il suffisait de leur en attribuer l’intention pour mobiliser les troupes armées jusqu’aux dents et frapper en premier. Du grand art.
Rongeant leurs freins depuis des années, les porte-parole de la communauté anglo-saxonne de Montréal n’attendaient plus qu’une occasion propice pour déployer leur zèle justicier, prêtant en passant aux paysans, sans la moindre vergogne, les desseins les plus macabres : pas de commune mesure en tout cas entre les charivaris survenus dans les campagnes autour de Montréal et les menaces d’invasion et d’extermination par le feu qui circulaient alors. Quand on veut abattre son chien, on se convainc qu’il a la rage. Intoxiqués par les services de renseignement de l’armée, les insulaires montréalais et leurs sympathisants dispersés dans les hameaux loyalistes étaient disposés, du reste, à avaler tous les bobards qu’on leur débitait. En histoire, la fiction précède toujours la fabrication des faits (Nietzsche, Aurore, § 307).
La séquence des faits à la veille des rébellions peut être établie de la façon suivante : en l’absence de révolte ouverte, le procureur général, R. C. Ogden, en bon défenseur du constitutionnalisme britannique (Rule of Law), avait refusé d’émettre, comme l’exigeait l’état-major, des mandats d’arrestation en blanc autorisant l’intervention de l’armée et l’enrôlement de miliciens, sans la formalité des dépositions assermentées - invitation ouverte en temps normal à la délation et aux faux témoignages. Fernand Ouellet n’a pas craint, quant à lui, de rabaisser le genre historique au niveau des soaps d’après-midi en prenant au sérieux le témoignage d’une bonne engagée chez D.-B. Viger pour espionner. Après la collision du 6 novembre entre le Doric Club (bien encadré par l’armée) et les Fils de la Liberté, Ogden a dû être mis au pas de manière convaincante… Il s’attirera l’épithète de « vaurien » et de « charlatan », parce qu’il s’opposera aussi à la suspension des libertés civiles - mesure qui éliminait, d’une part, tout risque de procès par jury (au terme desquels les chefs incriminés du parti patriote auraient été très certainement acquittés) et, d’autre part, assurait la protection légale mur à mur des magistrats tory contre d’éventuelles poursuites, ainsi que la mise sur pied d’une Cour martiale dans le district de Montréal à laquelle s’objectera le gouverneur Gosford jusqu’à son départ en février 1838.
Quoique imbu, comme tous les Anglais à cette époque, de la supériorité de leur « race », Durham, un autre libéral, sera trop enclin à la clémence, au goût des tories. Incertain de l’accueil que lui réserveraient les représentants du « high English party », le Haut-Commissaire craindra même de faire une apparition publique lors de son arrivée à Montréal en juillet 1838. Le 3 octobre suivant, apprenant son départ précipité, suite au désaveu de ses « amis » à Londres, en signe d’adieu, les tories pratiqueront un petit numéro de sorcellerie au Doric Square (coin McGill et Notre Dame), sous la supervision bienveillante du major général Clitherow, nouveau commandant du district militaire de Montréal, futur président de la Cour martiale et visiteur distingué de la loge St. Paul. Les officiants installeront d’abord sous des potences les effigies de trois personnalités du gouvernement impérial (Brougham, Melbourne et Glenelg) derrière lesquelles sera placé un écriteau où l’on retrouve ces mots sarcastiques : « ayant été reconnus coupables de Haute trahison envers leurs concitoyens du Canada en persécutant le Comte de Durham, acquérant pour eux-mêmes le titre enviable d’ "amis du Traître" ». Après les avoir pendus symboliquement, ils voueront ensuite le tout au bûcher purificateur.
Après avoir ainsi obtenu de Londres la mise en veilleuse pour trente ans de l’exécré « parlement français de Québec » (1791-1837), Colborne et le nouveau Conseil spécial (1838-1841) auront, à partir de ce moment, les coudées franches pour gouverner enfin à leur aise. Ils mettront alors à exécution leur plan initial de châtiment exemplaire (et modéré) des rebelles que légitimait le déclenchement opportun de la seconde insurrection, noyautée de part en part par les agents doubles de l’armée. La Cour martiale ne présentera, certes, qu’un simulacre de justice, mais valait-il mieux « gaver les potences voraces », comme le réclamait à cor et à cri le Herald, qui ne désirait rien d’autre que pendre sur place les coupables pris en flagrant délit de sédition ?
La filière maçonnique
Quoi qu’il en soit, après l’incendie du Parlement en 1849, s’inspirant du Far West, la presse libérale anglaise traitera ces tories de « desperadoes », c’est-à-dire, littéralement, de criminels audacieux et de hors-la-loi. La riposte la plus cinglante viendra du très sérieux Times : « Les rebelles de 1837 étaient des hommes dévoués à leur patrie et honorables en comparaison de leurs rivaux actuels ; ils se sont battus pour des institutions libres et équitables, alors qu’eux l’ont fait uniquement en vue d’exercer l’ascendant d’une faction et d’une race. Les vrais rebelles sont ceux qui, ayant provoqué la rébellion de 1837, démontrent à présent comment ils n’ont jamais été aptes à gouverner en se rebellant aussitôt que leur allégeance ne se monnaye plus en espèces sonnantes et trébuchantes ».
Cette défense un peu condescendante du droit des victimes civiles n’est pas banale. Du jamais vu dans l’histoire anglaise, s’indigneront nos valeureux conservateurs. Mais la vraie affaire, sagement passée sous silence, se rapporte au fait que les réformistes n’étaient pas encore parvenus à fissurer le noyau dur soudant l’establishment tory et, derrière lui, la communauté anglophone, aux officiers supérieurs de l’armée et des services secrets, par l’entremise notamment du réseau bien lubrifié des loges maçonniques. Depuis l’établissement des premiers colons, ç’avait été leur chasse gardée. Non entra che vuol (2).
Le mirage de l’égalité et de l’autonomie
Le dénouement à l’anglaise de 1849 se retrouve, tel quel, dans Steven Greenblatt : « one’s wicked actions always return, with interest » (« Shakespeare & the Uses of Power », The New York Review of Books, April 12, 2007). Les tories, eux, ne l’ont pas trouvé drôle. Les vieux démons sont ressortis du placard, tel l’annexion aux États-Unis (une bonne décision d’affaires pourtant) ou celui visant à fusionner Montréal, la péninsule de Vaudreuil et les Cantons de l’est à l’Ontario. Mais ces projets sont restés en plan. Aucun Cromwell malheureusement ne s’est présenté. Le New York Herald écrira que, si les tories ne levaient pas dans les mois à venir une « révolution respectable », les Américains devraient les considérer comme une « une bande d’individus criards et vides ne méritant aucun encouragement de ce côté-ci de la frontière ».
On a pu croire que justice a été rendue – à l’instar de la Haute Cour de la Chancellerie à Westminster, l’affaire ressortissant à ce que Dickens appelle « a slow, expensive, British, constitutional kind of thing » (Bleak House, I, 2). Mais ce serait là ne considérer que le symptôme d’un problème autrement plus complexe. Il faut élargir la perspective et reprendre de plus haut le dossier à nouveaux frais : en séparant le Canada en deux entités distinctes dotées chacune d’une Chambre d’assemblée, Londres a contribué directement à créer, par la Loi constitutionnelle de 1791, les « bases territoriales ou institutionnelles » sur lesquelles se fonde l’aspiration du Québec à l’indépendance (J.-P. Bernard, Les rébellions de 1837 et de 1838 dans le Bas-Canada, 1998, 23). Dans une lettre à son père, Charles Grey écrit le 11 juin 1838 : « no concession will dispose the French Canadians one jot more to you; their object, even with those who are still loyal, is to secure eventually an independent and distinct ‘Nation Canadienne’». Le recours aux armes - voulu, consenti, prémédité - aura été « le veto du British Montreal et derrière ce veto, celui de tout le British North America au séparatisme du Québec » (Maurice Séguin, Une histoire du Québec, 1995, 159). Une chose en entraînant une autre, le régime de l’ « Union » (une sorte plutôt de Janus à deux têtes) allait permettre du même coup de corriger la sous-représentation chronique de la minorité anglophone au « parlement français de Québec qui insultait de façon grossière le pouvoir britannique » (Russell, 1835), enlevant, sous recommandation expresse de Durham, « tout moyen législatif sur les intérêts britanniques au contrôle de la majorité française » (1838).
C’était ça le deal
On peut comparer cette « Union » (1841-1867) aux récentes fusions municipales. Quelque chose essentiellement qui s’est décidée par-dessus la tête des principaux intéressés, contre leur gré. Par ailleurs, comme toutes les constitutions (ou l’objet du désir, selon Flaubert), elle était nimbée d’un halo pourpre où chacun pouvait projeter ce que bon lui semblait : La Fontaine et les unionistes recyclés s’attribuant le mérite d’avoir obtenu l’autonomie administrative et la reconnaissance des « droits politiques pour lesquels nous combattions depuis cinquante ans », alors que, de son côté, George Moffatt, oiseau de haut vol et président de la British American League, craignait qu’elle n’autorise ces mêmes Canadiens français à s’instituer comme « source distincte du pouvoir politique » ; or, aux yeux de ce philanthrope et citoyen du monde, le Québec n’était rien d’autre qu’un territoire conquis, comparable au Texas ou la Californie. Point à la ligne. Il ne fallait pas trop s’embarrasser des indigènes.
À l’ « Union » succède, comme on sait, la Loi constitutionnelle de 1867, dont l’esprit ne laisse aucun doute quant au mirage de l’égalité ou de l’autonomie. Dans le long et lent processus de transfert de souveraineté à l’œuvre, qui nous mène en droite ligne au rapatriement de 1982, la fusion forcée de 1841 prépare en douce la transition du statut de colonie du Québec à l’intérieur de l’Empire britannique à l’état permanent de subordination ou de tutelle (« unmündigkeit ») d’une administration locale, une simple succursale si l’on veut par rapport au siège social, emmaillotée dans des structures fédérales centralisées. Ni plus, ni moins. C’était ça le deal.

Sûr de l’appui massif de ses compatriotes, La Fontaine a pu croire (et laisser croire), après avoir compris « les leçons de pancanadianisme de Hincks » (Maurice Séguin, 1965-1966), qu’il jouait au fond toujours pour la même équipe dans une ligue de calibre supérieur. L’échec des rébellions s’avérait finalement une bonne affaire. Le cas Papineau mis à part, aux yeux de la postérité, il aura réussi le tour de force de devenir à la fois le premier leader qui, ayant flirté avec l’idée d’indépendance, a viré capot et fait dans les mains de ses mandants, de même que le prototype du Québécois aux commandes de l’État fédéral. Portrait du politicien en saltimbanque. On le retrouve ainsi, en 1849, confortablement assis sur le siège du conducteur, en route vers une nouvelle destination, tandis que les indépendantistes aigris s’entassaient sur la banquette arrière.
« Miser juste »
L’histoire, par chance, se termine bien. Un peu comme dans Alice au pays de merveilles, il n’y a pas de vrais perdants au Canada – tous les participants ont droit à un prix. S’ils ne sauraient s’instituer en tant que source distincte et souveraine d’autorité se donnant leurs propres lois et refusant de se plier à celles des autres (ce que signifie proprement le mot « autonomie »), les Québécois, malgré tout, sont utiles pour former ou défaire des majorités sur un terrain qu’ils n’ont pas choisi librement, en suivant des règles qui leur ont été imposées et qu’il leur est interdit de changer, quitte à encaisser de temps en temps, en guise de dédommagement, un gros chèque commandité par le grand croupier à Ottawa.
Ils auraient tort pourtant de s’en plaindre : « personne n’a autant de chance de miser juste que celui qui vient précisément d’obtenir un gain appréciable » (Walter Benjamin).
François Deschamps

Montréal
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(1) Cet article se base sur la revue de presse inédite et abondante de J. S. McCord que je traduis (Musée McCord, M9858).
(2) Déjà, durant son incarcération, André Ouimet, président de l’association paramilitaire des Fils de la Liberté, associait le « secret des francs-maçons » au « péché de TRAHISON », divulguant ainsi sur le mode aigre-doux la supercherie des milieux juridiques proches de la MCA : « Ça paraît étrange, mais ce péché de TRAHISON est si inexplicable, si varié, il ressemble tant au secret des francs-maçons qu’il ne faut rien hasarder » (Journal de prison, 2006, 71). Quel metteur en scène audacieux osera présenter au public québécois son interprétation de ce récit fabuleux aux allures kafkaïennes ?


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1 commentaire

  • Jacques Dubreuil Répondre

    25 avril 2009

    Faire un film ou une pièce de théâtre avec les «événements» de 1837, ce massacre criminel? Jamais la censure canadienne ne le permettra. Les infâmes qui ont perpétré ces crimes répugnants n'ont jamais été accusés et on attendra encore un jugement historique équitable dans 100 ans.
    Seule concession du Régime aux Québécois : on raconte qu'ils se sont rébellés. Cela nous ferait paraître aussi courageux que provocateurs. Et a surtout permis depuis de nous accoler l'épithète mille fois répétée de chialeux.
    Bref, toujours les dés de l'histoire se retournent contre les Québécois, toujours au profits des Anglais. Et ce sera ainsi tant que nous ne serons pas libres.