Militant indépendantiste pendant des décennies, Gilles Rhéaume aura été une figure marquante du mouvement souverainiste. Celui qui fut notamment président de la Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB) de Montréal a rendu l’âme dans la nuit de samedi à dimanche, à l’âge de 63 ans.
Gilles Rhéaume est décédé à l’Hôpital Pierre-Boucher de Longueuil, a annoncé la SSJB, dimanche dans un communiqué, sans toutefois préciser la cause de son décès.
L’actuel président de l’organisme, Maxime Laporte, juge que le Québec perd l’« un de ses plus grands défenseurs » avec la disparition de M. Rhéaume, soulignant sa contribution tant à la protection de la langue française qu’à l’avancement de la cause indépendantiste.
Gilles Rhéaume, qui a dirigé la SSJB de 1981 à 1985 était un « être inspirant, passionné et profondément libre », a-t-il dit, ajoutant que « sa verve, sa maîtrise de la langue, sa connaissance encyclopédique du monde et particulièrement de l’histoire nationale du Québec, de même que son combat courageux pour l’indépendance et la république ont fait de lui un patriote au sens véritable du terme ».
Orateur « spectaculaire »
Aux yeux de l’ex-premier ministre du Québec Bernard Landry, M. Rhéaume se distinguait par sa vaste culture et son engagement. « Ce qui m’impressionnait chaque fois, c’est la connexion qu’il parvenait à faire entre l’histoire et ce que l’on devait faire aujourd’hui. Il fut un militant actif, constant. C’était un orateur assez spectaculaire », a-t-il relaté au Devoir. Les deux hommes s’étaient vus il y a quelques semaines à peine à l’occasion d’un rassemblement tenu à Verchères.
Le chef par intérim de l’opposition officielle, Stéphane Bédard, a lui aussi rendu homme à M. Rhéaume. « Peu de gens peuvent prétendre cumuler un demi-siècle d’engagement pour une cause. Il faut, pour cela, être doté d’une formidable détermination et de convictions profondes, ce qu’il possédait, sans l’ombre d’un doute. Le nom de Gilles Rhéaume est à jamais associé à notre quête commune, entre autres parce qu’il avait foi en la capacité des Québécois à prendre leur destinée en main », a soutenu le député péquiste.
En 1981, alors qu’il dirigeait l’organisme, la SSJB avait fait paraître dans Le Devoir une publicité virulente pour dénoncer les 68 députés québécois ayant voté en faveur du projet de rapatriement de la Constitution aux Communes. Dans son pamphlet, ensuite reproduit sur des affiches ainsi que dans la plupart des médias du Québec, l’organisation souverainiste qualifiait les 68 députés de « traîtres » qui ont « collaboré joyeusement » avec le Canada anglais dans le but de « faire disparaître » le peuple québécois. Dans un procès pour diffamation intenté par certains de ces députés, M. Rhéaume avait obtenu gain de cause. Le cas est désormais enseigné dans les facultés de droit.
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