Alors que le débat sur la construction du pipeline Énergie Est est plus intense que jamais, le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles Pierre Arcand dit souhaiter que l’évaluation du projet se fasse de façon « sereine et rigoureuse ».
« Je pense que les gens devraient travailler sur des faits. Il faut éviter l’émotivité dans ces dossiers-là, parce que ce sont des dossiers très complexes. Moi je souhaite que tout le monde travaille de façon sereine et rigoureuse », a fait valoir le ministre, en marge d’une allocution prononcée mardi matin dans le cadre du Sommet sur l’énergie organisé par le journal Les Affaires.
« Il est clair que le Québec se pose des questions sur Énergie Est, a aussi souligné M. Arcand. On a vu ce que Denis Coderre a dit, on a vu les réactions un peu partout. Le Québec veut procéder dans ce dossier de façon très pragmatique. Tout le monde y travaille. »
Le ministre a du même souffle réitéré que le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) mènera une évaluation du projet. On ne sait toutefois pas quand doit débuter cette étude. Qui plus est, le BAPE n’aura pas en main d’étude d’impact du projet de TransCanada. La pétrolière a en effet refusé de déposer une telle étude au ministère de l’Environnement du Québec, comme cela serait la norme pour un tel projet.
Pour sa part, Pierre Arcand a promis qu’une étude serait menée par un « comité indépendant » pour étudier les « bénéfices » économiques du pipeline, destiné surtout à l’exportation de pétrole des sables bitumineux vers les marchés européen et indien. « Il est important d’avoir un portrait clair sur cette question », a dit M. Arcand.
Le ministre a par ailleurs dit que le Québec tiendra compte des gaz à effet de serre liés au pipeline Énergie Est. Le gouvernement du Québec entend toutefois se contenter d’étudier les impacts au Québec, sans tenir compte des émissions liées à la production du pétrole qui circulera dans le tuyau, à raison de 400 millions de barils par année.
Le gouvernement entend présenter sa position officielle lors des audiences de l’Office national de l’énergie portant sur le projet de TransCanada. La décision finale sur la construction du pipeline appartient normalement au gouvernement fédéral.
33 emplois
Comme l’oléoduc doit être opérationnel d’ici la fin de 2020, selon TransCanada, la construction devrait s’échelonner au Québec sur environ 24 mois, une fois l’autorisation accordée par le gouvernement Trudeau. Selon l’« analyse économique » réalisée par la pétrolière, la phase de construction devrait générer ici près de 2000 emplois directs. Lors de la phase d’exploitation, prévue pour « plus de 40 ans », les emplois directs se chiffrent à 33.
La construction de cet oléoduc — plus important que le très controversé Keystone XL — obligera par ailleurs TransCanada à acquérir des terrains appartenant à des propriétaires privés au Québec. Selon les documents soumis à l’ONE, ils seraient plus de 1800. Et même si l’évaluation environnementale n’a toujours pas débuté, la multinationale en a déjà contacté plusieurs pour leur donner de l’« information » sur le projet, mais aussi pour les inviter aux événements organisés par la pétrolière pour présenter Énergie Est.
ÉNERGIE EST
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé