Le Québécois Xavier Dolan sur le tapis rouge

Le message en toute simplicité

«Les gens de ma génération ont une plus grande propension à rêver»

Tribune libre

Le succès retentissant que remporte Xavier Dolan à Cannes avec son film Mommy révèle à mon sens une des qualités essentielles du jeune prodige cinématographie québécois, à savoir l’art de porter à l’écran la qualité du message dans sa plus grande simplicité.

En effet, autant le cinéphile averti que l’amateur occasionnel sont assurés de ressortir nourris des scénarios de Dolan et du jeu exceptionnel des actrices et acteurs qui campent des personnages authentiques et imbus d’une crédibilité sans faille.

Et c’est tant mieux pour le cinéma qui souffre souvent de l’étalage de décors à grands déploiements au détriment de la qualité du texte. En ce sens, on doit donner raison à Xavier Dolan lorsqu’il évoque que sa plus grande préoccupation lorsqu’il aborde la création d’un film, c’est qu’il plaise aux spectateurs.

En recevant le Prix du jury pour son cinquième long métrage, un prix prestigieux remporté ex-aequo avec Jean-Luc Godard, 83 ans, pour Adieu au langage, Xavier Dolan, 25 ans, vient ériger le pont des générations à l’enseigne du cinéma de vérité. À cet effet, je laisse la parole au jeune prodige Québécois :

« Je reconnais le gouffre de temps qui nous sépare. Nos recherches respectives de liberté au cinéma se sont faites à des époques différentes. En son temps, il a tenté de réinventer le cinéma. J'aime avoir l'impression que le cinéma prend un virage et que j'y participe. Le cinéma s'exprime à travers toutes les générations. Je viens du Québec. Toute mon enfance j'ai entendu : “Redescends sur terre! Pour qui tu te prends?” Je venais d'un endroit plutôt grand où les gens rêvaient petit. Les gens de ma génération ont une plus grande propension à rêver.»

Mission accomplie, M. Dolan, vous méritez amplement les lettres de noblesse dont vous bénéficiez actuellement sur le tapis rouge !

Featured 19e390a78eaf9d290f5b6b4a1e389e83

Henri Marineau2044 articles

  • 1 435 394

Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





Laissez un commentaire



3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    27 mai 2014

    Je l'appelle le jeune, il n'à que 25 ans. Je parle de Xavier Dolan.
    Il est par contre un "précurseur" comme l'était dans le temps
    Félix Leclerc, Gilles Vigneault, Robert Charlebois, Michel Tremblay, Yvon Deschamps, Gilles Carles sans oublier Lise Payette, Jeannette
    Bertrand, Danielle Ouimet, Diane Dufresne et combien d'autres.
    Il viens de faire la barbe à son prédécesseur Denys Arcand qui nous a montré que le Québec pouvait s'illustrer. On appelle ça, la relève et j'en suis fier. Nous en avons dans tout les domaines. Plus j'y pense et plus il me viennent à l'esprit. Merci Québec et merci à ma patrie.

  • Archives de Vigile Répondre

    25 mai 2014

    Un journaliste de quel (?) journal du ROC lui tendit le piège habituel: "Si tu gagnes, seras-tu fier d'abord d'être Canadien ou d'être Québécois?" Il a évité la fourberie en répondant une périphrase qui fut jugée habile mais qui dénote quand même son inexpérience face à cette guerre pourrie, au Canada: "Les gens de ma génération n'ont pas de conflit fédéraliste, séparatiste... " s'est presque décrit comme citoyen du monde, ou internationaliste, ou rendu ailleurs, ou ami de tous... dans l'angoisse de la question à chaud.
    Il se dit par ailleurs nettement du Québec, qu'il a aussi qualifié de milieu assiégé (?) ou cerné, dans cet élan de pure lucidité qui nous compare très justement au village des irréductibles Gaulois encerclés par les camps romains de Petibonum, Aquarium et Babaorum.
    À la prochaine attaque vicieuse, il "sera prêt".

  • Archives de Vigile Répondre

    25 mai 2014

    Dans le roman, Les puissances des ténèbres d’Anthony Burgess, le personnage principal se voit confier le rôle de juge au festival de Cannes autour des années 60.
    Extrait page 908
    Le lendemain matin, nous eûmes droit à la prestation du Québec : Et patati et patata. Les jurés français protestèrent : ils étaient incapables de comprendre aussi bien le dialogue en canadien français que les sous-titres anglais. Je m’emportai et leur dis "Bon Dieu ! ça n’est jamais que du normand du XV111e siècle."
    Il devait s’agir du film documentaire québécois : Pour la suite du monde de Michel Breault, le film s’appuie sur les témoignages de deux ancêtres de l’île aux Coudres sur la vie des insulaires. Considéré comme un chef-d’œuvre du cinéma direct situé à la frontière du documentaire et de la fiction, Pour la suite du monde est le premier long métrage québécois et canadien à avoir été présenté à Cannes en compétition officielle.
    A propos du langage employé dans dernier film de Xavier Nolan
    "Mommy" : et soudain Xavier Dolan fit chavirer la Croisette
    "La cohabitation, qui tourne vite au vinaigre, va être chamboulée par l’arrivée de Kyla, la voisine d’en face, une enseignante timide qui a autant de mal à aligner deux mots que Diane et Steve enchainent les disputes, dans un langage pour le moins fleuri.
    http://www.metronews.fr/festival-de-cannes/cannes-2014-mommy-et-soudain-xavier-dolan-fit-chavirer-la-croisette/mnev!zh1Z1QxdlK8ig/