Jean Larose lève un lièvre.

Le mensonge national des Québécois: qu'ils aiment le français.

Une confusion dont profite la lâcheté nationale.

Tribune libre

Sous Les cahiers de lecture, [l’actualité nationale de Vigile de ce 1 mai n’a pas raté ce témoignage-reportage->27485] gênant de notre mollesse dans la maîtrise de notre langue. (Le Devoir, 1-2 mai 2010) LIVRES, p. F5
Brefs extraits:
Une enseignante de français au secondaire me raconte l’enfer où elle travaille : « C’est pas qu’ils font des devoirs bourrés de fautes. Ils ne les font pas, tout simplement. Avoir zéro, redoubler, ils s’en fichent. » Un élève, qu’elle avait réprimandé durement, s’est jeté tête première contre un mur, pour se blesser et pouvoir ensuite l’accuser de l’avoir frappé. « Ma crisse, m’a t’avoir ! »
Indiscipline chronique, insultes, menaces, iPod et téléphone en classe — « on le confisque, mais le lendemain ils en ont un autre ». Franche rigolade si elle leur parle de valeurs sociales, d’héritage culturel du Québec, de nécessité de maîtriser sa langue. Pire : certains parents, prévenus que leur enfant allait vers l’échec : « Je respecte son autonomie. C’est la vie qu’il a choisie. »
Ceux qui se destinent à l’enseignement auraient les plus mauvais résultats au test de français d’admission à l’université. Cela ne fait hurler personne.
Depuis Duplessis, le mensonge sur la qualité de notre français forme la base de l’idéologie nationale. L’échec c’est le succès, l’ignorance c’est la connaissance, bafouiller c’est parler. Officiellement, les Québécois aiment le français (c’est le plus gros mensonge national), il faut donc maquiller la réalité en son contraire. « Il s’est formé parmi nous, écrit Renaud Camus, une caste qu’on pourrait appeler celle des amis du désastre. Sa fonction paraît être soit de nier purement et simplement les évolutions fâcheuses, soit d’expliquer, lorsque c’est impossible, qu’elles sont loin d’être aussi fâcheuses qu’il y paraît. »
De même, en effet, le Québec se ment pour pouvoir continuer à s’aimer tel qu’il est. La souveraineté, c’était l’amour du pays tel qu’il allait devenir.
Mais quelle que soit la discipline invoquée, la vérité corrigée et médiatisée est toujours que le niveau, en fait, monte, que le français est fort au Québec, que l’image traduit mieux la pensée que le verbe et que (ici, au choix, inscrire un paradoxe contre tout bon sens, le plus absurde sera le meilleur).

Squared

Ouhgo (Hugues) St-Pierre196 articles

  • 166 478

Fier fils de bûcheron exploité. Professeur retraité d'université. Compétences en enseignement par groupes restreints, groupes de réflexion, solution de problèmes. Formation en Anglais (Ouest canadien), Espagnol (Qc, Mexique, Espagne, Cuba), Bénévolat latinos nouveaux arrivés. Exploration physique de la francophonie en Amérique : Fransaskois, Acadiens, Franco-Américains de N.-Angl., Cajuns Louisiane à BatonRouge. Échanges professoraux avec la France. Plusieurs décennies de vie de réflexion sur la lutte des peuples opprimés.





Laissez un commentaire



2 commentaires

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    3 mai 2010

    En effet, tous les jours nous constatons qu'à l'encontre de nos gouvernants, Français et Québécois résistons à l'assimilation par l'anglais.
    Récemment, un ennemi juré du français à Montréal, le bien nommé Pit Bill (Johnson) livrait une tartine raciste aux commentaires du Ottawa Citizen. Tout comme dans les grands quotidiens québécois, propriété du grand assimilateur et non moins franco-ontarien Desmarais, ce journal censure la majorité des commentaires d'allégeance nationaliste québécoise.
    Heureusement, un preux député du Parti Québécois dans Montréal Ste-Marie-Saint-Jacques, M. Martin Lemay, réussit vendredi dernier à publier une réplique sur The Gazette, dans la langue du West Island:
    http://www.montrealgazette.com/opinion/Francophones+have+reason+paranoid/2972804/story.html#ixzz0msrZrpQ
    http://www.montrealgazette.com/opinion/Francophones+have+reason+paranoid/2972804/story.html#ixzz0msrZrpQXX

  • Archives de Vigile Répondre

    2 mai 2010

    Ce n'est certes pas une consolation, mais je peux vous assurer qu'en France, nous en sommes exactement au même point !