La défaite à l’élection partielle dans Chicoutimi a sans doute été douloureuse pour les libéraux, qui caressaient l’espoir de conquérir ce bastion péquiste, mais les résultats ont été encore plus décevants pour François Legault.
Malgré la série de déboires qui ont culminé avec l’affaire Hamad, le PLQ a obtenu sensiblement le même pourcentage du vote qu’à l’élection générale d’avril 2014, alors que la CAQ a perdu près de 6 points, même si le conseiller municipal Marc Pettersen, qui avait recueilli 11 % des voix à titre de candidat indépendant en 2014, n’était plus sur les rangs. Dans un environnement qui ne lui est pas particulièrement favorable, même Québec solidaire a progressé.
Chaque élection partielle où M. Legault pouvait espérer quelque progrès a été une déception. Toutes n’ont pas nécessairement tourné au désastre comme celle de Chauveau, où le vote caquiste s’est effondré après le départ de Gérard Deltell, mais une baisse a également été enregistrée dans Beauce-Sud, Fabre, René-Lévesque, Saint-Henri–Sainte-Anne et Jean-Talon.
On a beau dire que M. Legaultest un homme résilient, cette série d’insuccès devient franchement décourageante. Cela relève presque du masochisme. Il n’a peut-être pas manifesté son dépit aussi ouvertement qu’il l’avait fait après la défaite dans Chauveau, alors qu’il avait blâmé les électeurs, mais sa récente sortie contre les milieux d’affaires, qu’il juge trop complaisants envers le gouvernement Couillard, malgré un bilan économique peu reluisant, traduisait néanmoins sa frustration.
La performance de M. Legault est pourtant plus qu’honorable. Sur les questions économiques, ses interventions à l’Assemblée nationale sont plus convaincantes et généralement plus constructives que celles de Pierre Karl Péladeau, même s’il faut reconnaître que le chef péquiste a fait des progrès. Selon un sondage Léger Marketing-Le Devoir effectué le mois dernier, 40 % des Québécois étaient satisfaits du travail du chef caquiste, alors que seulement 31 % l’étaient de celui de M. Péladeau (contre 55 % d’insatisfaits).
Sur les questions d’identité, il manifeste plus de vigueur que les péquistes, qui donnent parfois l’impression de pratiquer une forme d’autocensure. Après avoir accusé M. Legault d’encourager l’intolérance parce qu’il jugeait imprudent de hausser les seuils d’immigration, le premier ministre Couillard a lui-même dû reconnaître les limites de la capacité d’intégration de la société québécoise.
En matière d’intégrité, il ne s’est pas contenté de déchirer sa chemise et de réclamer des démissions. Il était plus concret d’exiger que le PLQ dépose 1 million en fiducie, au cas où il devrait rembourser les sommes qu’il a recueillies de façon illégale, et d’allonger à vingt ans le délai de prescription applicable aux infractions à la loi sur le financement des partis politiques.
Il y a autour de M. Legault quelques députés qui se compareraient avantageusement à bien des membres de l’actuel Conseil des ministres, mais la CAQ continue néanmoins à donner l’impression d’être le club-école du PLQ, comme elle sert de réservoir d’idées à plusieurs mesures adoptées par le gouvernement Couillard, même s’il y a plus d’anciens péquistes dans ses rangs.
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