Les performances économiques de la Grande-Bretagne sont bien meilleures que prévu, alors que de nombreux économistes avaient prédit que le divorce avec l’Union européenne plongerait le pays dans le marasme économique. Le magazine The Economist explique que beaucoup ont méjugé les conséquences du Brexit. Mais finalement, les prix du logement sont restés stables, et le chômage a continué de baisser. La récession na pas eu lieu.
Le magazine rappelle que diverses études avaient indiqué que le Brexit pourrait faire baisser les prix de l’immobilier britannique de 20 %. D’autres avaient annoncé qu’une récession était à craindre, et que 800 000 emplois britanniques étaient menacés. Mais au final, la croissance économique a avoisiné les 2 % en 2016 et en 2017, un rythme très comparable à celui de 2015. Le taux de chômage a chuté à 4,3 %, son plus bas niveau en 43 ans. Quant aux prix des logements, ils ne se sont pas emballés. De toute évidence, le marasme économique promis n’a pas eu lieu. Comment l’expliquer ?
L’incertitude
C’est à l’incertitude qu’il faut imputer ces erreurs. Car les économistes n’avaient aucune idée de la forme que les relations avec l’UE pourraient prendre après le Brexit. On s’attendait à ce que cette incertitude génère une plus grande prudence auprès des ménages et des entreprises. Les premiers auraient pu freiner leurs dépenses, tandis que les secondes auraient pu geler leurs investissements.
A posteriori, ces conjectures semblent bien naïves, écrit The Economist. Les partisans du brexit, ayant obtenu ce qu’ils souhaitaient, n’avaient aucune raison de ralentir leurs dépenses. Pour les autres, le Brexit, qui ne sera effectif qu’en 2020, semble bien trop lointain pour s’en préoccuper immédiatement.
De plus, en raison de sa fiscalité intéressante et de son système juridique fiable, la Grande-Bretagne demeure attractive pour les investisseurs étrangers.
L’alignement des planètes… pour la Grande-Bretagne aussi
L’essor actuel de l’économie mondiale a aussi été un facteur déterminant. Le pays, qui dépend largement du commerce international, a également pu en bénéficier. Les exportateurs britanniques, quant à eux, ont profité de la faiblesse de la livre.
Cet alignement des planètes durera-t-il ? Le départ de la Grande-Bretagne de l’UE devrait être effectif en mars 2019. D’ici là, il est fort probable que l’on enregistre une nervosité grandissante au fil du temps, surtout si un accord avec l’Union Européenne ne peut être trouvé.
“Le Brexit en lui-même, qui coupera l’accès de la Grande-Bretagne à son plus grand marché à l’exportation, aura des conséquences à long-terme profondément négatives”, prédit The Economist.