Le (manque de) pif politique

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Fitzgibbon, un ministre libéral à la CAQ


Le flair politique ne s’achète pas au Walmart. Certains l’ont, d’autres pas. Le ministre de l’Économie Pierre Fitzgibbon a fait une éloquente démonstration de sa carence en la matière la semaine dernière en Ontario...


Mardi dernier, alors qu’il prononçait pour la première fois un discours devant des gens d’affaires à Toronto, le poids lourd du gouvernement Legault ne s’est exprimé qu’en anglais.


Il n’a pas réalisé l’impair même lorsque notre journaliste Philippe Orfali l’a questionné à la suite de l’événement.


C’est le même ministre qui s’impatientait devant les scribes soulevant l’apparence de conflit d’intérêts à la suite de la nomination de son ami et partenaire d’affaires Guy LeBlanc à la tête d’Investissement Québec.


Alors que la rémunération de son acolyte pourrait presque doubler par rapport à l’ancien patron d’IQ. Pour ne pas voir là l’apparence de conflit d’intérêts, il faut cruellement manquer de pif politique, ou faire preuve de cécité volontaire.


M. Fitzgibbon connaît bien tant les acteurs du Québec inc. que les rouages des entreprises.


Sa mentalité d’homme d’affaires peut être payante pour l’État québécois, à n’en pas douter. Mais il a encore manqué de sensibilité politique en Ontario, en oubliant ce qu’il représente, et son rôle dans un gouvernement nationaliste.


L’exemple libéral


Ironiquement, les libéraux disent à micro fermé qu’ils ont l’impression d’entendre un des leurs lorsque le ministre de l’Économie se lève en chambre pour répondre à leurs questions.


M. Fitzgibbon a justement marché dans les traces de l’ancien premier ministre Couillard, qui avait prononcé un discours uniquement en anglais lors de la conférence du forum international Arctic Circle, en Islande en 2014.


M. Couillard avait affirmé : « L’important pour nous est que l’auditoire comprenne le message », dans un seul esprit pratico-pratique, sans égard à sa fonction de chef d’État !


François Legault, qui avait tapé sur son prédécesseur, n’a eu d’autres choix que d’éclairer la lanterne du ministre.