Le malheureux destin d'Assurancetourix

Chronique de Sylvain Deschênes


Les Gaulois, dans les aventures d'Astérix, s'entendent toujours pour taper sur le barde Assurancetourix quand ce dernier veut entonner un chant de circonstances. Le forgeron, sans doute communiste avec son gros marteau, et le poissionnier, sans doute de droite avec son poisson pas frais, cessent toute querelle, séance tenante, pour empêcher le pédagogue transversal de leur casser les oreilles.
Gérald Larose avait l'air d'Assurancetourix à l'émission Tout le monde en parle dimanche dernier. Le pauvre n'avait même plus le ressort de contester les énormités que les humouristes souverainistes autour de lui lâchaient dans la bagarre. En gros, Patrick Huard résumait le propos à peu près comme ceci : « Tu nous fais honte avec tes niaiseries! »
Bon. Huard n'est pas un comédien très intellectuel. Il n'est pas, par exemple, un exégète de William Shakespeare, même s'il en joue. Et quand il parle du Canada à sa fille, lui le souverainiste insiste-t-il, c'est pour lui apprendre que le Canada est son pays que nous avons démocratiquement choisi! Le gars est bien aussi confus que le Conseil de la souveraineté, c'est juste qu'il a l'esprit pratique et qu'il ne supporte pas, d'instinct, le genre d'initiative douteuse que le Conseil vient de prendre. Franchement : mimer l'artillerie de propagande fédérale avec des tire-pois pédagogiques!
Guy Lepage, lui, s'est fendu d'un autre grand mot. La semaine d'avant, il avait parlé de la « concupiscence » de la présentatrice des nouvelles fédérales, ce dont il a tout de suite essayé de se faire excuser légèrement par la dame également présente à son émission. Mais en s'adressant à Larose, il en a sorti un autre : sophisme! C'était pour juger une question pédagogique du guide que le Conseil vient de mettre en vente. « S'il n'y avait pas de gouverneure générale, il y aurait un président, ça reviendrait au même. On n'économiserait pas » Nous voilà rendus au niveau de l'épicier. Tant pis pour les pédagogues à la gomme.
Une autre question de Lepage adressée à Larose intriguait : « Pourquoi, d'après vous, l'ensemble des médias tape sur votre guide? » Il y avait quelque chose d'étrange dans cette question. Comme si « les médias » étaient un peu comme « le marché » pour d'autres. Une sorte d'immanence du pouvoir tranquille de la sagesse. Évidemment, « les médias » étaient bien représentés ce soir-là. On voyait des comiques souverainistes molestant le barde souverainiste et la digne présentatrice des nouvelles fédérales, successeure putative de la tsarinette actuelle, dans son affectation coutumière. Je crois que Foglia a même souligné le lendemain combien elle était bonne...
Pendant ce temps, à Ottawarium, Stephanus Harpus s'organise. Il semble qu'il est temps pour les Gaulois d'aller chasser le sanglier par là, question de voir ce qu'il fait et se préparer en conséquence. Le barde est bien attaché, on aura la paix pour quelque temps pour ce qui concerne les compétences transversales!


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