À quoi sert l’ONU?

Le Haut Commissaire de l’ONU pour les réfugiés sur la corde raide

La Russie suspendue du Conseil des droits de l’homme

Tribune libre

 


Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, était l’invité d’Anne-Marie Dussault à l’émission 24/60 sur Ici RDI le 7 avril. Sans grande surprises, la discussion a tourné autour du conflit en Ukraine, notamment sur les 11 millions d’Ukrainiens qui ont dû se déplacer à l’intérieur du pays ou qui se sont exilés dans d’autres pays, soit 25% de la population totale de l’Ukraine.

Or, il a fallu attendre à la fin de l’entrevue pour que l’animatrice demande à M. Grandi si l’ONU pourrait en faire davantage pour appuyer les demandes du président ukrainien Volodymyr Zelensky pour finalement assister à une série de pirouettes de la part du Haut Commissaire qui a invoqué que l’intervention militaire n’était pas dans ses fonctions.

En fin d’entrevue, Anne-Marie Dussault s’est enquise auprès de Filippo Grandi de l’impossibilité de dégager des couloirs humanitaires pour permettre aux civils ukrainiens de fuir le pays, ce à quoi M. Grandi, après quelques phrases pour le moins vagues, voire creuses, a finalement clos la conversation en arguant que, de toute façon, l’important n’étaient pas les couloirs humanitaires mais le cessez-le-feu dans le dialogue et les négociations conduisant à la paix.

Je peux comprendre que le Haut commissaire pour les réfugiés se doit de garder la neutralité envers les différents états s’il désire permettre à chaque réfugié de trouver sa terre d’accueil. Toutefois, je n’ai pu que constater, lors de l’entrevue, qu’il est appelé à marcher régulièrement sur la corde raide, confiné dans un rôle cloisonné d’où il lui est impossible de se permettre quelque incursion hors de son champ d’activité.

En conséquence, je suis perplexe sur la pratique des vases clos qui semblent régner à l’ONU, une pratique qui, à mon avis, met un frein sur tout échange qui pourrait apporter des éléments nouveaux à une situation problématique et, qui sait, peut-être des pistes de solutions...

La Russie suspendue du Conseil des droits de l’homme

Quelle nouvelle «époustouflante», me suis-je dit, en voyant en gros titre dans les médias que l’Assemblée générale de l’ONU a suspendu la Russie de son siège au Conseil des droits de l’homme des Nations unies en raison de l’invasion de l’Ukraine! Imaginez, pas moins de six semaines après le début du conflit…

Ça en aura pris du temps avant que l’ONU en arrive à cette décision! Et qui plus est, sur les 193 pays membres de l’Assemblée générale, 93 ont voté pour, 24 ont voté contre cette suspension et 58 se sont abstenus. Parmi les pays ayant voté contre figure la Chine, qui a dénoncé une «démarche hâtive», la mise «de l’huile sur le feu», ainsi qu’un «précédent dangereux».

À titre d’information, l’Assemblée générale de l’ONU «peut suspendre les droits de membre du Conseil des droits de l’homme d’un membre du Conseil qui commet des violations flagrantes et systématiques des droits de l’homme».Dans le cas présent, elle exprime la «profonde préoccupation» de l’Assemblée générale «face à la crise humanitaire et des droits de l’Homme en cours en Ukraine, en particulier face aux informations faisant état de violations et d’atteintes aux droits de l’Homme», parfois «systématiques», et «de violations du droit international humanitaire par la Fédération de Russie».

Cette suspension de la Russie du Conseil des droits de l’homme arrive, selon moi, au moins un mois trop tard. De fait, comment peut-on prendre au sérieux une telle sanction six semaines après le début des hostilités qui ont laissé dans leur sillage des atrocités innommables? Croyez-vous sincèrement que cette sanction à retardement de l’ONU aura quelque influence à cette étape avancée du conflit en Ukraine?… Foutaise!


Henri Marineau, Québec


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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com




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