QUÉBEC – La CAQ a soulevé de nouvelles questions mercredi sur les liens qui unissent le gouvernement Couillard, Premier Tech et Marc-Yvan Côté.
La CAQ estime qu’un décret adopté le 16 juillet 2014 par le ministère de l’Environnement a créé un «monopole» favorisant la technologie de fosses septiques DpEC de Premier Tech. Coïncidence, l’entreprise de Rivière-du-Loup a reçu le même jour son certificat de conformité du Bureau de normalisation du Québec, souligne la deuxième opposition.
Selon le leader parlementaire de la CAQ, François Bonnardel, le gouvernement a mis fin à cette situation de monopole la semaine dernière, alors que Sam Hamad était au centre d'une controverse impliquant Premier Tech.
Le ministre de l'Environnement affirme pour sa part que la CAQ fait fausse route. Le Règlement sur l’évacuation et le traitement des eaux usées des résidences isolées n'a «aucun lien» avec la technologie de Premier Tech, a dit David Heurtel.
«Ça n’a absolument rien à voir avec le système de déphosphatation, ça parle d’un tableau de zones séparatrices et de distances minimales liées aux rejets d’eau», a-t-il dit en commission parlementaire sur l'étude des crédits de son ministère.
Le ministre de l'Environnement a de plus affirmé que Premier Tech n'a pas bénéficié d'un avantage sur ses concurrents.
Unique fournisseur
Le règlement en question vise notamment à «interdire le rejet d’effluent dans certaines aires de protection immédiates délimitées pour un prélèvement d’eau de surface de catégorie 1 et 2», explique le ministère sur son site Internet.
Quelques jours après l’adoption du décret, Premier Tech annonçait sa nouvelle technologie par communiqué. «Basé sur le principe de l’électrocoagulation, le DpEC Autonettoyant (brevet en instance) offre une qualité d’effluent si exceptionnelle, qu’il permet un rejet dans l’environnement en toute sécurité, et ce, même lorsque la résidence est située près d’un plan d’eau protégé.»
De plus, un reportage de l’émission La Facture expliquait en novembre 2015 que seule la technologie DpEC, qui se détaille près de 40 000$, répondait aux exigences du nouveau règlement.
«On est contraints de faire avec cette technologie parce qu'il n'y en a pas d'autre. Ce n'est pas l'entreprise que l'on favorise, mais l'environnement et la santé publique», expliquait alors le porte-parole du ministère de l’Environnement, Frédéric Fournier.
La CAQ persiste
Les dénégations du ministre n'ont toutefois pas ébranlé la CAQ qui a soulevé plusieurs autres faits.
Ainsi, un vice-président de Premier Tech, Henri Ouellet, siège sur le comité du Bureau de normalisation qui a approuvé le certificat de conformité remis à son entreprise.
À cela s’ajoute un courriel daté de 2008, déposé à la commission Charbonneau, envoyé par un ancien dirigeant de la firme Roche, André Côté, au même Henri Ouellet. André Côté y affirme : «Charest et Normandeau arborent dans la volonté du Conseil des îles de traiter les eaux usées et le candidat Chevarie en fait un cheval de bataille.» [sic]
Dans le même courriel, André Côté demande une contribution électorale au dirigeant de Premier Tech pour les candidats libéraux Georges Mamelonnet et Germain Chevarie. «Mamelonnet et Chevarie sont en avance dans Gaspé et aux Îles, écrit-il. On me demande de les aider (bien sûr) et je dois leurs trouver 5K chacun. Je sollicite ta collaboration pour 1K pour Gaspé et 1K pour les Îles, et me débrouillerai pour le reste.»
Marc-Yvan Côté, collecteur de fonds et administrateur de Premier Tech, est inclus dans l’échange de courriels.
«On voit les accointances qu’il y avait déjà en 2008 quand on a un courriel qui démontre déjà la proximité que Roche pouvait avoir avec certains dirigeants de Premier Tech et le gouvernement», estime François Bonnardel.
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