L'aérogare de l'aéroport de Mirabel sera finalement démantelée. Les installations sont «désuètes», selon le gestionnaire Aéroports de Montréal (ADM), qui lance un appel d'offres.
Cette aérogare avait été construite au milieu des années 1970, un projet du gouvernement Trudeau qui avait nécessité l'expropriation de 3000 familles. La bâtisse n’accueille plus de voyageurs depuis 2004. Selon ADM, la bâtisse n’a plus aucune utilité et engendre des coûts trop élevés, environ 5 millions $ annuellement en entretien.
La démarche d'ADM a été dévoilée, jeudi, à l'occasion de son assemblée annuelle publique. Elle s'appuie sur deux rapports d'experts (Groupe Altus et ARUP) qui démontrent que le potentiel de l’aérogare à des fins commerciales «est quasi nul et économiquement injustifié».
«Depuis la fin 2004, nos dépenses pour entretenir minimalement ce bâtiment ont totalisé plus de 30 millions $ en vain : c'est assez», a souligné le président et chef de la direction d’Aéroports de Montréal, James Cherry.
Transports Canada a reçu copie des rapports d'experts et a convenu que le bâtiment en question, inoccupé depuis la fin novembre 2004, est bel et bien désuet.
Aéroports de Montréal rappelle que l’aérogare n’est qu’une infime partie de l’aéroport où sont situés les Bombardier, Pratt et Whitney et Bell Helicopter, une zone industrielle où travaillent 3700 personnes au sein de ces entreprises.
Le bâtiment qu’on veut détruire occupe seulement 15 acres sur les 6000 acres de la zone opérationnelle de l'aéroport Montréal-Mirabel.
«Il est important de distinguer l’aéroport qui est en plein essor de l’ancienne aérogare qui est un bâtiment inutilisé depuis près de 10 ans», a souligné M. Cherry.
L'avis des experts
Pour le Groupe Altus, expert indépendant en immobilier, le potentiel de récupération du bâtiment (à des fins commerciales, par exemple) est grandement limité en raison de sa localisation géographique.
Des travaux de mise aux normes atteindraient 27 millions $ pour le bâtiment de l'aérogare et à 36 millions $ pour l'ensemble du complexe d'aérogare, avant d'investir dans l'adaptation des infrastructures à une autre vocation.
Appel à la mobilisation régionale
La décision d'ADM de démanteler l'aérogare n'est pas une option souhaitée par la municipalité de Mirabel.
En mars dernier, le maire Jean Bouchard, a lancé un appel à la mobilisation régionale afin de trouver une nouvelle vocation à l'aérogare, balayant du revers de la main l'option de démolir le bâtiment abandonné depuis 2004.
M. Bouchard, qui avait déjà pris connaissance des rapports, estime qu’ils ne condamnent pas irrémédiablement l’aérogare. «Rien ne dit qu’il y a des problèmes structurels ou une dégradation nécessitant la démolition», a-t-il affirmé.
C’est en septembre que le conseil d’administration d’ADM devra donner l’approbation finale au démantèlement.
L’AÉROGARE SERA DÉTRUITE
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