La Presse-2009 05 23-André Pratte-Le courage de ses convictions - Vraiment !?
La coalition fédérale PLC-NPD-BQ d'après André Pratte :
« il était à nos yeux à la fois inacceptable et incompréhensible que des politiciens croyant au Canada agissent de manière à renforcer une formation vouée à la sécession du Québec. »
L'éventuelle coalition PQ-ADQ fondée sur « un accord tentant de faire le pont entre les deux programmes » est évidemment aussi aux yeux de M. Pratte toujours aussi inacceptable et incompréhensible. En fait, c'est plutôt le contraire, il a pris position contre la coalition prônée par M. Dion parce que si la chose devait encourager telle coalition au Québec, cela pouvait dangereusement menacer les canadianisateurs qui d'autorité imposent aux peuples du Canada sur leurs territoires nationaux respectifs un État qui jamais ne s'est nommément soumis aux voix du peuple. Voilà la vraie raison puisque les Conservateurs eux-mêmes n'hésiteraient pas à sauver leur gouvernement avec le concours des voix du Bloc québécois, l'ayant encouragé à empêcher le recours aux élections, maintenant que le PLC pense pouvoir ravir seul le pouvoir... et on ose parler du « courage de ses convictions »... Cela dans un État du Canada qu'on appuie sans réserve et qui pourtant s'impose d'autorité se nommément soumettre aux voix du peuple démocratique... N'importe quoi et son contraire !
Comme si faire en sorte que le Bloc appuie un gouvernement fédéral n'était pas aussi en mesure de le compromettre de manière engageante et embarrassante en faveur du Canada. Calculs pour calculs, on pouvait à bon droit postuler que la coalition PLC-NPD-BQ ne renforcerait pas forcément le Bloc et n'était pas pour autant anti-canadien... Forcément puisque le Bloc est légitimement élu. Quel est le problème s'il n'est pas majoritaire ? Le problème en fait se trouvait plutôt à Québec...
Une Coalition PQ ADQ aurait été une « manoeuvre rien de moins que grossière » d'après le chroniqueur « idéal » et sa morale PrattiGescagnatiéviste parce que l'ADQ « a toujours prétendu offrir une rupture avec la politique du passé ». Or n'est-ce pas offrir « une rupture avec la politique du passé » radicale que de faire en sorte qu'une coalition de partis d'accord pour « faire le pont entre [ leurs ] deux programmes », permette à la majorité des voix de gouverner ? N'est-ce pas justement l'exacte rupture qu'il nous faut et qui dans le cas de la coalition fédérale était majoritairement appuyée par les Québécois qui justement voulaient et veulent toujours une rupture d'avec la politique que voulait rénover l'ADQ, volonté qui a fait un temps sa fortune élective et qui était fort encouragée à l'époque pour enfoncer le PQ ?
Le PrattiGescagnatiévisme mis de l'avant ici oublie de mentionner que l'ADQ et Mario Dumont ont été du côté du OUI en 1995. Est-ce là ne pas avoir le courage de ses convictions que de gouverner de concert avec un parti souverainiste après avoir un temps opté pour l'autonomisme qui conteste le statu quo actuel ? En quoi « Envisager de gouverner aux côtés d'un des «vieux partis» qu'il n'avait cessé de dénoncer depuis la création de l'ADQ » est un scandale quand, avançant en âge on est soi-même plus le « nouveau » parti que l'on a déjà été ? Et qui parle de vieux partis, alors qu'on défend l'ancestral parti-pris d'un statu quo de blocage qui nous livre à un Canada qui s'impose unilatéralement, de force, d'autorité et sans rupture à Québec depuis 250 ans. L'ADQ a 15 ans, le PQ, 40 et le PLQ, lui, en a plus de... 142 et encore, « Le Parti libéral prend ses origines dans le Parti canadien, ou Parti patriote, qui appuyait la Rébellion du Bas-Canada en 1837 » Wikipédia, soit... 172 ans. En associant l'âge du PQ et de l'ADQ on est encore à 117 ans d'écart avec le PLQ... Commode de parler de vieux partis quand on refuse de faire les comptes qui s'imposent... Assimiler l'âge du PQ à celui du PLQ est non seulement démagogique, sophistique, mais purement abusif.
Ce dont il est question ici c'est toujours de bloquer et diviser pour régner. On se prépare à le faire avec ardeur en nivelant patiemment le terrain pour imposer la Restauration du pouvoir Libéral ancestral à la faveur d'un PrattiGescagnatiévisme qui fait la fortune des activistes affairistes canadianisateur. Un Restauration « que l'on pourrait décrire comme un retour à la normale » ( La Presse-2009 05 01-Alain Dubuc-L'effet Ignatieff ). En effet depuis 1963 le PLC a gouverné ± 31 ans et les Conservateurs deux fois moins longtemps.
Ainsi, on fabrique au jour le jour ce qu'il faut pour obtenir le consentement des élites du Québec et ce, sous de fausses représentations de « politicien idéal » qui « aurait le courage de ses convictions » On invente de toutes pièces de fausses données basées sur de faux calculs. Un Régime tout ce qu'il y a de plus ancien qui se permet de faire la morale des vieux partis, alors qu'une telle coalition rompt justement avec la politique du bipartisme qui a si bien fait la fortune de ce Régime déliquescent.
Le PrattiGescagnatiévisme abonde dans un odieux dénigrement du recours à la coalition gouvernementale qui a tout ce qu'il faut pourtant pour rompre avec de vieilles politiques dépassées, ce qui n'est en rien renoncer à « ses convictions » qui consistent à rompre avec la politique des vieux partis. D'autant qu'elle est représentative de la démocratie puisqu'elle permet à notre députation majoritaire démocratiquement élue de former un fort légitime gouvernement en lieu et place d’un gouvernement minoritaire manipulée de façon occulte par une minorité affairiste canadianisatrice qui n'hésite pas à mettre en place des règles d'éthique à géométrie variable ou à violer ou contourner ses propres règles pourtant laxistes de gestion des fonds FIER-Québec, en se faisant élire sur un mensonge, quand ce n'est pas au abonder ou s’en remettre aux commandites illégales pour entrer en guerre contre les sécessionnistes. Quand on vote pour l'ADQ, on vote pour qu'elle gouverne. Sa députation peu légitimement gouverner.
Tout cela est d'autant plus odieux quand on appelle à voter conservateur il n'y a pas six mois. N'était-ce pas renoncer à « ses convictions » puisqu'aucun parti n'était à la hauteur ?
« C'est pourquoi nous invitons les électeurs québécois à faire leur choix en considérant quel candidat, dans leur circonscription, sera mieux à même de défendre leurs intérêts à Ottawa, en particulier au sein du prochain gouvernement » La Presse - 2009 10 09 « Aucun parti n'est à la hauteur »
Le PrattiGescagnatiévisme c'est ça... savoir à l'avance qui sera au gouvernement et appeler à voter pour lui. N'est-ce pas cela faire de la « vieille politique » ? Ne pas déranger les plans de la nomenklatura qui nous gouverne sous de fausses représentations ? Le principe du gouvernement coalitionaire capable de composer des gouvernements de coalition est tout sauf ne pas avoir le « courage de ses convictions ». M. Pratte a encore une fois tout faux.
L'éditorialiste idéal se garde de prendre parti de manière aussi volontaire au mépris de la congruence la plus élémentaire.
En fait, celui qui avait des convictions et le vrai courage de s'y tenir, c'était Stéphane Dion. On peut ne pas être en accord avec son parti-pris canadien, on peut même affirmer qu'il voulait le pouvoir à tout prix, au prix de pactiser avec le diable du Bloc pour ne serait-ce que quelques mois, « avoir été » Premier ministre du Canada. Mais on peut aussi à bon droit penser qu'il avait lui, vraiment le courage de ses convictions en prônant la mise en place historique d'un gouvernement de coalition contemporain qui permettait la rupture d'avec un bipartisme d'un autre âge et qui ne correspond plus à la diversité des obédiences électives des citoyens contemporains. D'autant, parce qu'il était question de rompre maintenant avec ce que ne cessent par ailleurs de dénoncer aujourd'hui le PrattiGescagnatiévisme, à savoir le gouvernement de la Art-Peur qui dernièrement ne serait que faillite et idéologique errance.
Alors même que ce même PrattiGescagnatiévisme a encouragé sa réélection il n'y a pas six mois. Les Conservateurs n'ont pourtant pas changé de politique depuis, et tout ce qu'ils font était déjà annoncé. En fait, ce qu'on voulait, c'était se débarrasser de Stéphane Dion. C'est réussi, mais bonjour la congruence rhétorique argumentaire.
Maintenant, tout ce qu'on veut c'est se débarrasser de l'ADQ pour revenir au bon vieux bipartisme si payant pour nos vrais gouvernements occultes qui nous dirigent en fonction des partis-pris économiques et politiques des propriétaires de Gesca.
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1 commentaire
Archives de Vigile Répondre
4 mai 2009Bonjour!
J'ai fait un rêve ou un cauchemar.
J'ai vu M.Taillon élu chef de l'ADQ.M.Charest a libéré un comté
libéral et son équipe a fait élire le député Taillon.Autre chose passa dans ma TV mentale.
Puis le choc.J'ai vu la fusion PLQ-ADQ se faire en 2012.Charest
a démissionné pour un rôle d'ambassadeur à Paris et Taillon,l'ancien Patron des Patrons, est devenu Premier Ministre.Je ne voyais pas Pauline et Gilles nulle part...probablement en France préparant l'accueil pour Jean.