Le controversé pacte de Marrakech adopté, une quinzaine de pays s’y opposent

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Vers une gouvernance mondiale des déplacements de populations

Devant les représentants de plus de 150 pays réunis à Marrakech (Maroc), le controversé Pacte mondial sur les migrations, piloté par l’ONU, a été formellement approuvé lundi 10 décembre, malgré l’opposition d’une quinzaine de pays. 


Sans grande surprise, le pacte de Marrakech a été adopté ce lundi 10 décembre au matin, comme le rapporte Le Monde. D’un simple coup de marteau, le texte destiné à renforcer la coopération internationale pour une « migration sûre, ordonnée et régulière », a donc été validé après proclamation orale. 


Ratification le 19 décembre


Sans vote ni signature, cette étape était juste une formalité avant un ultime vote de ratification qui aura lieu le 19 décembre, à l’Assemblée générale de l’ONU. Depuis quelques jours, le sujet déchaîne les passions un peu partout dans le monde, et une quinzaine de pays a fait part de leur retrait ou du gel de leur décision. Pour le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, « ce moment est le produit inspiré d’efforts »« Nous ne devons pas succomber à la peur ou aux faux narratifs » sur la migration, a-t-il ajouté, avant de condamner les « nombreux mensonges » propagés sur cet accord. Emmanuel Macron, lui, a décidé de déléguer à Marrakech le secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, Jean-Baptiste Lemoyne. Mais il signera le document.


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Une quinzaine de pays opposés 


Pour rappel, le pacte, qui suscite de vives oppositions de la droite, de l’extrême-droite mais aussi de certains « gilets jaunes » qui voient dans ce texte un encouragement d’un flux migratoire incontrôlé, recense des principes comme la défense des droits humains, des enfants, ou la reconnaissance de la souveraineté nationale, et liste des propositions pour aider les pays à faire face aux migrations. Il interdit notamment les détentions arbitraires et n’autorise les arrestations qu’en dernier recours. Parmi les pays opposés ou incertains, comme l’Autriche, le Chili, la République Tchèque ou encore la Belgique, la Bulgarie, l’Italie ou Israël, les Etats-Unis ont lancé une nouvelle salve contre le pacte vendredi 7 décembre. « Les décisions sur la sécurité des frontières, sur qui est admis à résider légalement ou à obtenir la citoyenneté, figurent parmi les plus importantes décisions souveraines qu'un pays peut prendre », a dénoncé la mission diplomatique américaine à l’ONU dans un communiqué, cité par Le Monde


Des protestations partout dans le monde


En Belgique, la décision du Premier ministre Charles Michel de se rendre à Marrakech avait fait exploser sa coalition gouvernementale avec le parti flamand N-VA, dimanche 9 décembre. Ce dernier a tenu, samedi 8 décembre, un meeting à Bruxelles avec Marine Le Pen et Steve Bannon, ex-conseiller de Donald Trump, pour dénoncer le pacte. 

Le même jour, des échauffourées ont éclaté à Ottawa (Canada), opposant des groupes pro-immigration et des militants d’extrême droite opposés à l’adhésion au pacte.