Il s’agit de favoriser l’avènement de la foule solitaire constituée d’individus sans racines, ni famille, interchangeables...
La principale menace qui pèse sur la République et sur la Nation, ces deux réalités inséparables, est le communautarisme. Le processus est toujours le même. Un groupe minoritaire exprime une revendication, celle de pouvoir vivre sa différence librement et en complète égalité avec la majorité. Il y a dans cette démarche une première perversité qui consiste à instrumentaliser le droit contre l’esprit même de la société qui l’a instauré.
Il y en a une seconde qui, à travers la notion féconde de « phobie », vise à anesthésier les résistances. Ainsi le « droit » de la minorité s’érige-t-il en obligation culpabilisante pour la majorité, contrainte de renoncer à l’affirmation d’une quelconque « identité » plus légitime à ses yeux que celles qui s’affirment d’autant plus impérativement qu’elles sont plus minoritaires. Une minorité se proclamant victime, en situation d’infériorité, peut en effet exiger des dispositions compensatrices, de la discrimination positive ou des accommodements raisonnables.
Le tour est joué : au nom de l’État de droit, on assiste à une inversion de la démocratie où régnera désormais le privilège de la minorité au détriment de la majorité et de la culture nationale à laquelle elle est attachée. Peu à peu, celle-ci devient suspecte, est décrite par les esprits éclairés comme sentant le rance ou le moisi.
Les « phobies » se multiplient : après l’homophobie qui reposerait sur l’idée scandaleuse d’une sexualité plus « normale » ou « plus compatible avec la fondation de familles et l’éducation des enfants », est venue l’islamophobie qui aurait l’outrecuidance de penser que l’islam a joué un moins grand rôle dans notre histoire que le christianisme. Les « communautés » affirment leur existence : alors même que la notion de race appuyée sur la couleur de la peau est reléguée au rang d’imbécillité notoire, une association prétend représenter les noirs comme s’il s’agissait d’une communauté et comme si la pigmentation tenait lieu d’identité. Les « gays » ont leurs jeux olympiques et sont parvenus à introduire la grotesque idéologie des genres dans l’enseignement. Les fêtes réputées chrétiennes doivent se faire plus modestes. Le sapin ou le Père Noël sont bannis des écoles de la République au nom de la laïcité alors qu’ils sont étrangers l’un et l’autre au christianisme.
Au nom du droit, on restreint la liberté d’expression qui est une des conquêtes de notre civilisation. Au nom de l’égalité, on donne à des associations communautaires les moyens nécessaires à la propagande et aux actions en justice afin de faire taire les opposants, les défenseurs de la communauté nationale et de ses traditions majoritaires. Ces communautés, si tant est qu’elles méritent ce nom, sont en contradiction sur tout. On voit mal le point commun qu’il y aurait entre l’enseignement de l’idéologie du genre et le respect des valeurs très « sexuées » de l’islam dans l’école de la République.
Pourtant, le point commun existe : il n’est pas fondateur, mais destructeur. Il ne s’agit nullement de promouvoir des diversités incompatibles, mais de gommer l’unité nationale et de condamner la majorité qui la porte, avec son histoire, sa culture, son mode de vie et ses valeurs au silence précurseur de la mort. Il s’agit de favoriser l’avènement de la foule solitaire constituée d’individus sans racines, ni famille, interchangeables, citoyens du monde si tant est qu’un monde confondu avec le marché mondial aurait encore besoin de citoyens.
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