La course à la chefferie du Parti conservateur du Canada (PCC) s’annonce féroce. Comme je l’écrivais hier, si Jean Charest se lance dans la mêlée, le « clan » de l’ex-chef conservateur et ex-premier ministre Stephen Harper bossera très fort pour tenter de lui barrer la route.
Cette fois-ci, rien ne lui sera servi sur un plateau d’argent. Il devra batailler serré. Mon collègue Guillaume St-Pierre rappelait néanmoins hier qu’au sein du PLQ, Jean Charest y « demeure une véritable vedette ». Vrai. Cela m’a rappelé la soirée du 16 mars 2013.
La même fin de semaine, les libéraux se choisissaient un nouveau chef : Philippe Couillard. Le PLQ avait perdu l’élection de 2012 et passait un mauvais quart d’heure à la commission Charbonneau. Or, malgré les eaux boueuses aux forts relents de corruption dans lesquelles les libéraux pataugeaient, le 16 mars au soir, ils ont tenu une Soirée hommage à Jean Charest, public et médias invités.
Rock star
Il y fut accueilli et applaudi comme une rock star. En chemin vers la scène, ça se ruait vers lui pour une accolade ou un bien senti « tu nous manques tellement, Jean ! ». À chacune de ses blagues, les libéraux s’esclaffaient de plaisir. De toute évidence, il leur manquait beaucoup.
Leur ex-chef, après tout, leur avait donné trois mandats consécutifs au pouvoir et des coffres amplement remplis. Ce n’est pas rien. Pour l’occasion, le PLQ avait même fait produire une belle brochure 8 ½ par 11 s’ouvrant pour faire une grande affiche listant tous les « accomplissements » de leur ex-chef.
Le titre : « Jean Charest : Un homme de vision ». Une vraie pièce de collection. Pourtant, ce soir-là, qui aurait cru que sa « vision », quelle qu’elle soit, le ramènerait 7 ans plus tard à son bercail conservateur ? Comme quoi on peut toujours sortir Jean Charest de la politique, mais on ne pourra jamais sortir la politique de Jean Charest.