Le caucus du PQ se conclut sur fond de tensions

Les candidats à la chefferie s’affrontent au sujet de l’indépendance, des débats et des sondages

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Le temps presse !

Les candidats à la direction du Parti québécois (PQ) n’ont pas su éviter les accrochages durant le caucus présessionnel de leur formation politique.

La députée de Vachon, Martine Ouellet, s’est offusquée jeudi avant-midi du comportement du camp Cloutier dans les couloirs de l’hôtel Hilton DoubleTree. Une dizaine d’élus se sont mis à chanter joyeux anniversaire au député de Lac-Saint-Jean, ce qui l’a forcée à interrompre un échange avec les journalistes. « S’ils ont le goût de prendre ce genre de stratégie là, ça leur appartient, je pense que ce n’est pas très utile », a-t-elle laissé tomber, l’air fâché.

Mme Ouellet disait regretter de voir le caucus mettre sous le tapis le thème de l’indépendance du Québec, et ce, au profit de « priorités de gestion quotidienne provinciale » comme la santé et l’éducation. « C’est la première fois depuis 2010 que l’indépendance est autant évacuée de nos travaux. Ça, c’est inquiétant », a déclaré la seule candidate promettant la tenue d’un référendum au cours des quatre années suivant l’élection d’un gouvernement péquiste.

Le chef intérimaire du PQ, Sylvain Gaudreault, a pris soin de rappeler à la presse jeudi après-midi l’« objectif » d’un caucus présessionnel. « C’est de fixer les priorités pour la session parlementaire. […] On n’a pas beaucoup de temps », a-t-il expliqué, entouré de ses quatre officiers parlementaires. Nationalisme économique, immigration, santé et éducation : « Ce sont nos priorités. »

De nombreux débats


Sous pression, Alexandre Cloutier s’est dit prêt à débattre avec les autres candidats à la direction du PQ n’importe où, n’importe quand. « Ils veulent des débats. Il va y en avoir, des débats. Je vais être partout ! » a lancé le député de Lac-Saint-Jean, ravalant ses paroles de la veille. Il a d’ailleurs accepté l’invitation à participer à un débat organisé le 18 septembre dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean par une antenne régionale des Organisations unies pour l’indépendance (OUI Québec).

M. Cloutier s’est défendu de modifier sa stratégie à cinq semaines de l’élection du 9e chef du PQ. « Ce n’est pas un changement de stratégie pour deux cennes. […] On a un plan de match. On le suit », a-t-il lancé lors d’un impromptu de presse.

Invoquant un horaire chargé, l’élu répétait pourtant mercredi qu’il participerait seulement aux deux débats officiels du PQ (à Sherbrooke le 11 septembre et à Montréal le 25 septembre), ainsi qu’à ceux du Comité national des jeunes du Parti québécois (CNJPQ) et du quotidien Le Devoir. Les trois autres aspirants-chefs Jean-François Lisée, Martine Ouellet et Paul St-Pierre Plamondon s’en étaient désolés. M. Cloutier les avait par la suite accusés, en anglais, d’« inventer de nouvelles règles » parce ce qu’« ils sentent qu’ils sont en train de perdre ».

Plusieurs soupçonnent M. Cloutier d’avoir fait volte-face afin de couper court à une progression du député de Rosemont, Jean-François Lisée, dans les intentions de vote des membres du PQ. Aux yeux de Martine Ouellet, M. Cloutier « change un peu sa chemise de bord parce qu’il ne sait pas exactement comment y arriver [à la victoire] ».

L’ex-ministre responsable des Affaires intergouvernementales canadiennes entend profiter de ces débats notamment pour exposer les risques associés aux démarches d’accession à l’indépendance de ses adversaires. « Jean-François Lisée veut remettre aux calendes grecques l’indépendance du Québec. Martine, c’est la baguette magique. Moi, j’arrive avec une approche qui est documentée, qui est rationnelle », a-t-il fait valoir.

Une « nouvelle phase » débute, se réjouissait M. Lisée dans la foulée de l’annonce de la participation de M. Cloutier à « tous les débats ». « Il y a des gens qui craignaient que la course soit ennuyeuse. Je pense que c’est derrière nous. Il y a des gens qui craignaient qu’il y ait un couronnement. Je pense que c’est derrière nous », a affirmé l’élu montréalais, le coeur en joie.
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