Parmi les nombreuses promesses électorales récentes, celles du NPD et du PLC concernant la retraite méritent l'attention des Québécois à qui leur gouvernement vient d'annoncer qu'ils auront bientôt accès à un nouveau régime volontaire. Aucune des propositions n'est parfaite, mais un effort d'harmonisation pourrait certainement conduire à des améliorations qui sont devenues urgentes.
Si l'on en croit le fascicule annexé au dernier budget du Québec, de nouveaux Régimes volontaires d'épargne-retraite (RVER) seront bientôt offerts dans toutes les entreprises qui ne sont pas déjà couvertes par un régime complémentaire. La gestion de ces RVER sera confiée aux institutions financières privées et les employés y seront inscrits automatiquement, mais resteront libres de maintenir leur adhésion ou non. Quant à l'employeur, il devra offrir un tel régime, mais il ne sera pas forcé d'y cotiser.
Dans ses grandes lignes, cette formule qui est un vrai cadeau pour les banques et les sociétés d'assurance est aussi celle que favorise le gouvernement Harper. Or voilà que le Parti libéral de Michael Ignatieff et le NPD de Jack Layton arrivent avec d'autres propositions qui méritent d'être étudiées.
S'ils sont élus, ces deux partis promettent de discuter avec les provinces pour améliorer la couverture actuelle du Régime de pensions du Canada (RPC) et son équivalent au Québec, le Régime des rentes (RRQ).
Pour le NPD, l'objectif est d'en arriver à ce que les prestations du RPC et du RRQ passent de 25 % à 50 % du salaire maximum admissible, qui est présentement de 48 000 $ par année, et de hausser ce plafond maximum.
Étant donné le nombre d'années qu'il faudra pour remplir les coffres avant de distribuer l'argent, on comprend qu'il s'agit d'une proposition à long terme qui ne répond pas aux besoins des travailleurs qui ont aujourd'hui 35 ou 40 ans.
C'est pourquoi une autre proposition du NPD et du PLC, plus détaillée dans le livre rouge des libéraux, présente un intérêt certain. Elle consiste à permettre aux Canadiens (hors Québec) de contribuer sur une base volontaire à un compte personnel de retraite complémentaire qui serait géré par le Régime de pensions du Canada sous le nom d'Option de retraite sûre (ORS).
Les avantages d'une telle formule sont nombreux: rendements plus élevés, gestion plus sûre et moins coûteuse que les REER confiés au secteur privé, absence de tracas administratifs et permanence du compte tout au long de sa carrière.
Telle qu'elle est présentée, la proposition libérale a aussi ses inconvénients. D'abord, l'adhésion individuelle volontaire et l'absence d'obligation pour les entreprises d'offrir le régime laissent prévoir un taux de participation aussi bas que pour les REER; ensuite, le fait qu'elles ne soient pas forcées d'y contribuer elles-mêmes dégage les entreprises de leur responsabilité de protéger le pouvoir d'achat de leurs employés une fois leur vie active terminée.
En alliant les avantages des diverses propositions qui sont sur la table, celle du Québec qui veut obliger les entreprises à offrir un régime à leurs employés, celle du Parti québécois qui veut inciter ces mêmes employeurs à y contribuer, et celles du PLC-NPD qui promettent de bonifier le régime public tout en incitant les individus à participer à un nouveau compte complémentaire géré par le public, les Canadiens et les Québécois pourraient se vanter d'avoir amélioré le sort des aînés privés de la protection qu'ils méritent pour leurs vieux jours.
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